Ce qu’il faut retenir

  • Les coûts liés à l’ouverture d’un restaurant
    L’investissement initial varie entre 50 000 et 500 000 €, incluant le local, le matériel, les licences et le personnel. Un bon financement est essentiel pour assurer la rentabilité dès le départ.
  • Les aides nationales pour financer un restaurant
    L’ACRE, l’ARCE et le maintien des ARE permettent de réduire les charges et d’assurer un revenu stable au lancement. Bpifrance propose des garanties pour faciliter l’accès aux prêts bancaires.
  • Les dispositifs locaux et accompagnements spécialisés
    Les régions et collectivités offrent des subventions et prêts d’honneur. Intégrer un incubateur ou un réseau comme Réseau Entreprendre peut aussi faciliter l’accès aux financements.
  • Les financements privés et alternatifs
    Les business angels, les prêts brasseurs et le crowdfunding permettent de lever des fonds. Un bon équilibre entre autofinancement et dettes est clé pour éviter les tensions de trésorerie.

Introduction : Les défis financiers de la création d’un restaurant

Ouvrir un restaurant est un projet ambitieux qui fait rêver de nombreux entrepreneurs passionnés par la gastronomie et le service. Cependant, derrière l’excitation de la création, se cache une réalité financière incontournable : le coût d’ouverture et de gestion d’un établissement peut rapidement atteindre des montants élevés. Entre l’achat ou la location du local, l’aménagement des cuisines et de la salle, l’achat du matériel, le recrutement du personnel et les obligations administratives, le budget initial peut vite grimper. C’est pourquoi bien anticiper le financement pour un restaurant est une étape clé pour assurer la viabilité du projet.

Les coûts liés à l’ouverture d’un restaurant

Le coût d’ouverture d’un restaurant varie considérablement en fonction de plusieurs facteurs : l’emplacement, le type de cuisine proposé, la taille de l’établissement et le niveau de prestation souhaité. En moyenne, il faut compter entre 50 000 et 500 000 euros pour ouvrir un restaurant, en incluant l’ensemble des dépenses essentielles :

  • Le local : achat ou location, avec parfois des travaux d’aménagement importants.
  • Le matériel : équipements de cuisine professionnels, mobilier, décoration.
  • Les licences et autorisations : licence IV pour la vente d’alcool, respect des normes sanitaires et de sécurité.
  • Le recrutement du personnel : salaires, charges sociales, formation.
  • La communication et le marketing : site internet, publicité, réseaux sociaux.
  • Acquisition d’un fonds de commerce en cas de rachat

Face à ces coûts élevés, un bon financement est essentiel pour assurer le succès du projet dès son lancement et éviter les difficultés de trésorerie.

Les aides nationales pour financer un restaurant

– Les dispositifs de soutien à la création et à la reprise 

L’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) est une exonération partielle des cotisations sociales durant la première année d’activité. Elle permet de réduire les charges liées au lancement du restaurant, ce qui est un avantage non négligeable pour améliorer la trésorerie au démarrage.

📌 Qui peut en bénéficier ?

  • Tous les entrepreneurs créant ou reprenant un restaurant, quelle que soit leur forme juridique.
  • Ne pas avoir bénéficié de cette aide au cours des trois dernières années.

– L’ARCE et les ARE : choisir le bon dispositif avec Pôle emploi

Les demandeurs d’emploi qui souhaitent ouvrir un restaurant peuvent bénéficier de deux dispositifs complémentaires :

L’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) : elle permet de percevoir 45 % des allocations chômage (ARE) restantes sous forme de capital, versé en deux fois (50 % au lancement et 50 % six mois plus tard, sous conditions). Cette aide est idéale pour financer l’investissement initial du restaurant (achat de matériel, travaux, premier stock).

Le maintien des allocations chômage (ARE) : plutôt que de percevoir une somme en capital, il est possible de continuer à toucher ses allocations mensuellement tout en développant son restaurant. Cela permet d’avoir un revenu stable au lancement, réduisant ainsi les risques financiers liés aux premiers mois d’activité.

💡 Quelle option choisir ?

  • Si le projet nécessite un apport immédiat pour des investissements lourds, l’ARCE est à privilégier.
  • Si l’entrepreneur souhaite sécuriser ses revenus en attendant la rentabilité du restaurant, le maintien des ARE est plus adapté.

– Les subventions et soutiens financiers de l’État

Bpifrance est un organisme public qui soutient activement les entrepreneurs en leur apportant des solutions de financement adaptées.

La Garantie Bpifrance peut faciliterl’accès aux crédits bancaires, Bpifrance peut garantir jusqu’à 60/70 % du montant d’un emprunt contracté auprès d’une banque. Cette garantie rassure les établissements bancaires et permet aux entrepreneurs d’obtenir un prêt plus facilement.

📌 Comment bénéficier des financements Bpifrance ?

  • Il est conseillé de se rapprocher de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) pour être accompagné dans le montage du dossier.
  • Le dossier doit inclure un business plan solide, détaillant les prévisions financières et la rentabilité du projet.

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Les dispositifs locaux pour les restaurateurs (selon la ville)

En plus des aides nationales, les collectivités territoriales et certains réseaux spécialisés proposent des soutiens financiers et un accompagnement personnalisé aux futurs restaurateurs. Ces dispositifs varient selon les villes et régions, mais ils peuvent représenter un véritable levier pour concrétiser votre projet de financement pour un restaurant.

– Les aides des collectivités territoriales

Les collectivités locales (régions, départements, communes) disposent de fonds pour soutenir la création d’entreprises, notamment dans le secteur de la restauration. Ces aides prennent la forme de subventions, d’exonérations de charges ou de prêts à taux zéro.

📌 Tableau des principales aides par ville

Ville / Région Dispositif d’aide Conditions d’obtention Comment en bénéficier ?
Île-de-France (Paris) Fonds régional pour les entreprises de proximité Destiné aux TPE et PME du secteur de la restauration. Jusqu’à 50 000 € d’aide. Dépôt de dossier sur le site de la région Île-de-France. Contact avec la CCI Paris Île-de-France.
Provence-Alpes-Côte d’Azur (Marseille) Fonds d’Aide aux Entreprises (FAE) Entreprises de moins de 10 salariés, avec un projet viable. Subvention pouvant aller jusqu’à 30 % du projet. Demande à déposer auprès du Conseil Régional PACA. Étude du business plan obligatoire.
Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon) Prêt d’honneur Initiative Grand Lyon Prêt à taux zéro jusqu’à 30 000 € pour les créateurs d’entreprise. Dépôt du dossier auprès d’Initiative Grand Lyon. Passage devant un comité d’agrément.
Occitanie (Toulouse) Pass Création Occitanie Aide financière et accompagnement pour les entrepreneurs. Inscription via le site de la région Occitanie. Suivi par un conseiller spécialisé.
Hauts-de-France (Lille) Chéquier STARTER Hauts-de-France Subvention pour financer des prestations de conseil et d’accompagnement (jusqu’à 80 % du coût). Inscription en ligne auprès du Conseil Régional des Hauts-de-France.
Grand Est (Strasbourg) Prêt d’Honneur Alsace Active Prêt sans intérêt jusqu’à 10 000 € pour les créateurs d’entreprise. Demande à effectuer auprès d’Alsace Active après élaboration d’un business plan.

💡 Astuce : Se rapprocher des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) de chaque région permet d’obtenir des informations actualisées et un accompagnement pour le montage du dossier de financement.

– Les accompagnements spécialisés

En plus des aides financières, les restaurateurs peuvent bénéficier de dispositifs d’accompagnement via des incubateurs, des réseaux spécialisés ou des structures dédiées à l’entrepreneuriat. Ces organismes offrent un suivi personnalisé, du mentorat et parfois un accès facilité aux financements.

📌 Tableau des accompagnements spécialisés pour restaurateurs

Nom du dispositif Type d’accompagnement Conditions d’accès Comment en bénéficier ?
Food’Inn Lab (Paris, Lyon, Montpellier) Incubateur dédié aux projets de restauration innovante Projet en lien avec la restauration, l’alimentation ou l’innovation culinaire Candidature sur dossier et sélection par un jury d’experts
Réseau Entreprendre Prêt d’honneur et mentorat par des chefs d’entreprise Projet avec un fort potentiel de développement et de création d’emplois Inscription sur le site, passage devant un comité de sélection
GHR (Groupement des Hôtellerie & Restaurations de France) Formations, conseils juridiques et aides à la gestion Accessible aux restaurateurs et porteurs de projet Adhésion au GNI et accès aux services d’accompagnement et articles
Les incubateurs régionaux (ex : Marseille Innovation, La Cuisine Factory à Lyon) Coaching, networking, accès à des financements spécifiques Projets innovants en restauration, accès sur sélection Dépôt de dossier auprès de l’incubateur de la région concernée

Pourquoi intégrer un réseau d’accompagnement ?

  • Accès à des financements spécifiques : certains incubateurs ont des partenariats avec des banques et investisseurs.
  • Coaching personnalisé : accompagnement par des experts de la restauration.
  • Mise en réseau : opportunité de rencontrer d’autres entrepreneurs et investisseurs du secteur.

– Les financements privés

Le financement d’un restaurant peut passer par des investisseurs privés, des fonds d’investissement ou encore des plateformes de financement participatif. Ces solutions offrent des opportunités intéressantes, mais comportent aussi certains inconvénients à prendre en compte.

Les investisseurs privés et institutionnels

Les investisseurs privés, comme les business angels, les fonds d’investissement, ou encore les brasseurs, peuvent apporter des capitaux sous différentes formes (prise de participation, prêts, accompagnement stratégique).

Solution Avantages Inconvénients
Business angels Apport financier important, accompagnement stratégique, accès à un réseau professionnel. Perte partielle du contrôle de l’entreprise, pression sur la rentabilité.
Investisseurs privés Possibilité d’obtenir des financements élevés, flexibilité dans les négociations. Risque de dilution du capital, attentes élevées sur la croissance du restaurant.
Fonds d’investissement Capital important, utile pour les projets ambitieux et les chaînes de restauration. Processus de sélection strict, nécessité d’un business plan très solide.
Prêt brasseur Financement accessible pour l’achat de matériel (tirage pression, mobilier, stocks), partenariat avec un fournisseur reconnu. Engagement contractuel à vendre exclusivement les produits du brasseur pendant plusieurs années, marge réduite sur les boissons.

💡 À savoir : Le prêt brasseur est une solution intéressante si votre restaurant ou bar prévoit une forte vente de bières. Cependant, il impose un contrat d’exclusivité, ce qui limite le choix des fournisseurs et peut réduire la marge bénéficiaire sur les boissons.

Le financement participatif et l’aide des particuliers

Le crowdfunding, le crowdlending et la love money sont des alternatives aux investisseurs classiques. Ces méthodes permettent de lever des fonds auprès du grand public, de particuliers ou d’associés potentiels.

Solution Avantages Inconvénients
Précommandes / Crowdfunding Permet de tester le concept et le besoin d’un restaurant, visibilité accrue, financement sans dette ni perte de capital. Incertitude sur la réussite de la campagne, demande une forte implication en communication.
Crowdlending (prêt participatif) Financement rapide, possibilité d’emprunter sans garantie bancaire. Taux d’intérêt parfois élevés, remboursement à prévoir rapidement.
Love money (fonds de proches) Facilité d’accès, pas d’intérêts ni de garanties demandées. Peut créer des tensions familiales ou amicales si le projet échoue.
Recherche d’associés investisseurs Apporte des compétences en plus du capital, partage des risques. Peut entraîner des conflits de gestion si les visions diffèrent.

💡 À savoir : Le crowdfunding est une excellente solution pour tester l’adhésion du public avant d’ouvrir son restaurant. Une campagne réussie peut aussi attirer l’attention d’autres investisseurs plus importants !

Conclusion rapide

  • Les investisseurs privés sont une option idéale pour les projets ambitieux, mais impliquent une perte de contrôle.
  • Le financement participatif est plus accessible, mais demande une stratégie de communication efficace pour réussir.
  • La love money et les associés offrent un soutien sans passer par des institutions, mais peuvent impacter les relations personnelles.

Astuce importante :  Se rapprocher des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) permet d’obtenir des conseils personnalisés et de maximiser les chances d’obtenir des aides adaptées à son projet

Optimiser son plan de financement avec un expert-comptable

Le financement d’un restaurant ne s’arrête pas à l’obtention d’un prêt ou d’une subvention. Il est essentiel d’optimiser son plan de financement pour assurer la viabilité de l’entreprise dès les premiers mois d’activité. C’est ici qu’intervient l’expert-comptable : en élaborant un prévisionnel financier détaillé, il aide à anticiper les besoins en trésorerie, évaluer la rentabilité du projet et trouver l’équilibre entre autofinancement et financements externes.

– L’autofinancement : une base essentielle

Disposer d’un apport personnel est souvent une condition imposée par les banques et les investisseurs. En général, il est recommandé d’avoir au moins 20 à 30 % du montant total du projet pour rassurer les financeurs et limiter l’endettement.

Exemples d’apport personnel :

  • Économies personnelles
  • Love money (fonds prêtés par des proches)
  • Revente d’actifs (voiture, biens immobiliers, etc.)

Un expert-comptable peut aider à déterminer le montant exact de l’apport nécessaire en fonction du business plan et des investissements de départ.

– Anticiper la trésorerie pour éviter les tensions financières

L’une des erreurs fréquentes des restaurateurs débutants est de sous-estimer les besoins en trésorerie des premiers mois. Entre les charges fixes (loyer, salaires, matières premières) et les aléas imprévus, il est essentiel d’avoir une marge de sécurité financière.

Un bon prévisionnel financier doit inclure :

  • Une estimation du chiffre d’affaires (en fonction du nombre de couverts, du panier moyen et du taux de remplissage).
  • Une quantification des marges sur les plats et boissons.
  • Un détail des investissements de départ (cuisine, mobilier, décoration, logiciel de caisse, etc.).
  • Une prévision des charges fixes et variables.

L’expert-comptable est un allié clé pour construire ce prévisionnel et réaliser plusieurs scénarios financiers (optimiste, réaliste, pessimiste) afin d’anticiper les risques et adapter les stratégies financières.

Financer le besoin initial de trésorerie

Une fois l’apport personnel défini, il faut compléter le financement avec d’autres sources adaptées au projet et à ses besoins de liquidités.

Les solutions pour sécuriser ses premiers mois d’activité

Solution Avantages Inconvénients
Découvert bancaire autorisé Permet d’absorber des dépenses imprévues en début d’activité. Taux d’intérêt élevé si utilisé sur le long terme.
Crédit de trésorerie Financement à court terme pour couvrir les premiers mois d’exploitation. Risque de surendettement si la rentabilité tarde à arriver.
Affacturage Avance de trésorerie sur les factures émises (utile pour les restaurants qui travaillent avec des entreprises). Frais de gestion souvent élevés, perte d’une partie de la marge.

Une bonne gestion financière, appuyée par un expert-comptable, permet de choisir la solution la plus adaptée et d’éviter les erreurs de financement pour un restaurant qui pourraient fragiliser l’activité.

L’équilibre entre fonds propres et financements externes

L’objectif est de trouver le bon mix entre fonds propres (apport personnel, bénéfices réinvestis) et financements externes (prêts, subventions, crowdfunding). Trop de dette peut alourdir les charges mensuelles, tandis qu’un excès d’autofinancement peut limiter les marges de manœuvre pour développer le restaurant. Une approche équilibrée est donc essentielle pour garantir un financement pour un restaurant adapté à sa croissance et à sa rentabilité.

Un expert-comptable et un business plan vous permettront de négocier les conditions de remboursement des prêts et d’optimiser la répartition des charges pour maximiser la rentabilité dès les premières années.

Découvrez notre article Comptabilité d’un restaurant : ce qu’il faut savoir pour maîtriser les bases comptables et optimiser la gestion financière de votre établissement.

Conclusion : Trouver le bon financement pour une ouverture réussie

Ouvrir un restaurant est un projet ambitieux qui nécessite une planification financière rigoureuse. Trouver le bon financement pour un restaurant, c’est s’assurer d’avoir les fonds nécessaires pour lancer son activité sans compromettre sa rentabilité dès les premiers mois. Chaque projet est unique : il est donc essentiel de choisir les solutions adaptées à ses besoins, que ce soit à travers un prêt bancaire, des aides publiques, des investisseurs ou du financement participatif.

S’entourer de bons acteurs – expert-comptable, réseaux d’accompagnement, financeurs spécialisés – permet de sécuriser son projet et d’anticiper les défis financiers. Grâce à un business plan solide et un prévisionnel bien structuré, vous maximisez vos chances d’obtenir des financements et de pérenniser votre activité.

En combinant les bonnes sources de financement pour un restaurant et un suivi professionnel, vous mettez toutes les chances de votre côté pour ouvrir votre restaurant dans les meilleures conditions et assurer son succès sur le long terme.