Dernière mise à jour le 17 novembre 2025

Ce qu’il faut retenir

  • Démarches obligatoires : inscription à l’Ordre (RPPS), déclaration URSSAF (P0 PL), affiliation CARPIMKO, carte CPS, assurance RCP.

  • Statut & fiscalité : EI en BNC pour démarrer simplement, SCM pour mutualiser les frais, SELARL/SELASU pour protéger le patrimoine et optimiser la rémunération.

  • Emplacement & budget : étude de marché (zones sous-dotées ARS), choix louer/acheter (éventuellement via SCI), budget global 15 000 à 120 000 € selon travaux/équipements.

  • Normes & aménagement : cabinet ERP5 conforme PMR (accès, portes, sanitaires), surfaces indicatives (box 8–14 m², plateau 30–50 m²), équipements essentiels (tables, physio, rééduc).

 

Introduction : Tout savoir pour réussir l’installation de votre cabinet de kinésithérapie

Ouvrir son cabinet de kinésithérapie représente un investissement de 15 000€ à 120 000€ selon la localisation, la taille et les équipements choisis. Ce projet nécessite une préparation minutieuse, tant sur le plan administratif que financier et logistique. De l’inscription à l’Ordre jusqu’à l’aménagement de votre espace, chaque étape est déterminante pour la réussite de votre installation en libéral. Découvrez dans ce guide complet toutes les informations essentielles pour concrétiser votre projet sereinement.

Quelles sont les démarches administratives pour s’installer en tant que kinésithérapeute libéral ?

Pour exercer en tant que kinésithérapeute libéral, vous devez accomplir plusieurs démarches administratives obligatoires. Ces formalités constituent le socle légal de votre activité et doivent être réalisées dans un ordre précis pour éviter tout retard dans votre installation.

L’inscription à l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes

L’inscription à l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes est la première étape indispensable pour exercer légalement. Cette démarche vous permet d’obtenir votre numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) qui vous identifie officiellement.

  • Documents nécessaires : diplôme d’État, pièce d’identité, justificatif de domicile, extrait de casier judiciaire
  • Coût : entre 100€ et 300€ selon votre département
  • Délai de traitement : 2 à 4 semaines après réception du dossier complet
  • Renouvellement : cotisation annuelle obligatoire pour maintenir votre inscription

Bon à savoir : Commencez cette démarche dès l’obtention de votre diplôme pour éviter tout retard dans votre installation, car aucun acte professionnel ne peut être pratiqué sans cette inscription.

Le choix du statut juridique pour votre activité

Le choix du statut juridique de votre cabinet aura un impact direct sur votre fiscalité, votre protection sociale et votre organisation quotidienne. Il est essentiel de bien comprendre les différentes options pour faire un choix éclairé.

Statut Avantages Inconvénients Idéal pour
Entreprise Individuelle (BNC) Simplicité de gestion, charges réelles déductibles, démarrage rapide Responsabilité personnelle illimitée, pas de séparation entre patrimoine personnel et professionnel Débutants, remplaçants, assistants collaborateurs
SCM (Société Civile de Moyens) Partage des frais, indépendance professionnelle préservée, mutualisation des équipements Gestion collective nécessitant une bonne entente, responsabilité indéfinie des associés Collaboration entre plusieurs kinés souhaitant partager les charges
SELARL/SELASU (Société d’Exercice Libéral) Protection du patrimoine personnel, optimisation fiscale, possibilité de se verser un salaire Formalités plus complexes, coûts de création plus élevés, gestion comptable rigoureuse Projets d’envergure, revenus élevés, protection patrimoniale recherchée

Bon à savoir : Le statut d’auto-entrepreneur n’est pas accessible aux kinésithérapeutes car il s’agit d’une profession libérale réglementée soumise à des obligations spécifiques.

Les démarches auprès des organismes sociaux et fiscaux

Une fois votre inscription à l’Ordre validée, plusieurs démarches complémentaires sont nécessaires pour officialiser votre activité auprès des différentes administrations.

  • Immatriculation URSSAF : déclaration de début d’activité via le formulaire P0PL pour obtenir votre numéro SIRET
  • Affiliation à la CARPIMKO : inscription obligatoire à cette caisse de retraite spécifique aux auxiliaires médicaux
  • Obtention de la carte CPS : demande auprès de la CPAM pour pouvoir facturer et télétransmettre vos actes
  • Assurance RCP : souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle, obligatoire pour exercer

L’immatriculation à l’URSSAF est particulièrement importante car elle vous permet d’obtenir votre numéro SIRET, indispensable pour facturer vos actes et être identifié comme professionnel de santé auprès des organismes sociaux.

Du choix du statut juridique à la déclaration URSSAF, Numbr accompagne les professionnels de santé dans la création et la gestion de leur cabinet.

Comment choisir l’emplacement idéal pour votre cabinet de kinésithérapie ?

Le choix de l’emplacement de votre cabinet est une décision stratégique qui influencera directement votre réussite professionnelle. Un bon emplacement facilitera la constitution de votre patientèle et optimisera votre rentabilité.

Réaliser une étude de marché efficace

Avant de vous engager, une étude de marché approfondie vous permettra d’évaluer le potentiel de votre future zone d’installation et d’identifier les opportunités.

  • Analyse de la densité de kinésithérapeutes : consultez la cartographie de l’ARS pour identifier les zones sous-dotées, très sous-dotées ou sur-dotées
  • Évaluation des besoins de la population : étudiez la démographie locale (âge, catégories socioprofessionnelles) pour adapter votre offre
  • Identification des zones éligibles aux aides : renseignez-vous sur les zones bénéficiant de contrats incitatifs (CACCMK, CAIMK)
  • Étude de la concurrence : analysez les spécialisations déjà présentes et identifiez les niches peu exploitées

La densité idéale est d’environ un kinésithérapeute pour 400 habitants. Au-delà, la concurrence pourrait être trop forte, en deçà, vous pourriez avoir du mal à constituer une patientèle suffisante.

Bon à savoir : Les données démographiques de l’INSEE et les informations de l’Ordre des kinésithérapeutes sont des ressources précieuses pour votre étude de marché.

Les critères essentiels pour un emplacement stratégique

Plusieurs facteurs déterminants doivent être pris en compte pour évaluer la qualité d’un emplacement potentiel.

L’accessibilité est un critère primordial pour attirer et fidéliser votre patientèle. Un cabinet facilement accessible en transports en commun, disposant d’un parking à proximité ou situé près d’axes routiers importants sera plus attractif. La visibilité depuis la rue et la présence d’une signalétique claire contribueront également à votre notoriété locale. Enfin, la proximité d’autres professionnels de santé (médecins généralistes, spécialistes, pharmacies) favorisera les recommandations et créera un écosystème médical bénéfique pour votre activité.

La présence d’un ascenseur est un atout majeur si votre cabinet n’est pas situé au rez-de-chaussée, particulièrement pour une clientèle à mobilité réduite ou âgée. Vérifiez également la qualité de l’environnement (calme, propreté, sécurité) qui contribuera à l’image de votre cabinet.

Acheter ou louer : quelle option privilégier ?

Le choix entre achat et location de votre local professionnel est une décision stratégique qui dépend de votre situation financière et de vos objectifs à long terme.

Critères Location Achat via SCI
Investissement initial Faible (1-3 mois de loyer en dépôt de garantie) Élevé (10-30% d’apport personnel généralement requis)
Charges mensuelles Loyer fixe ou progressif selon le bail (4 000€ à 12 000€/an) Remboursement d’emprunt souvent équivalent à un loyer
Avantages fiscaux Loyer intégralement déductible des revenus professionnels Constitution de patrimoine, charges déductibles via SCI
Flexibilité Possibilité de déménager à l’échéance du bail (3, 6 ou 9 ans) Engagement financier à long terme (15-25 ans)
Adaptabilité Limites pour les travaux, accord du propriétaire nécessaire Liberté totale d’aménagement et de transformation
Recommandé pour Zones urbaines coûteuses, début d’activité, projet à court terme Zones où l’immobilier est abordable, vision patrimoniale

La location est souvent privilégiée par les jeunes praticiens pour son accessibilité financière et sa flexibilité. L’achat via une SCI (Société Civile Immobilière) présente l’avantage de constituer un patrimoine tout en optimisant votre fiscalité, mais nécessite un engagement financier plus important.

Bon à savoir : Dans les grandes métropoles où l’immobilier est très coûteux, la location reste souvent la solution la plus réaliste, tandis que l’achat peut être envisagé plus facilement dans les villes moyennes ou les zones rurales.

Quel budget prévoir pour ouvrir un cabinet de kinésithérapie ?

L’ouverture d’un cabinet de kinésithérapie représente un investissement significatif qui varie considérablement selon plusieurs facteurs. Une estimation précise de votre budget vous aidera à préparer un plan de financement réaliste et à éviter les mauvaises surprises.

La répartition des coûts d’installation

Le budget global d’installation se répartit entre plusieurs postes de dépenses qu’il est important d’anticiper.

Poste de dépense Budget estimatif Remarques
Local (achat ou location) 4 000€ à 12 000€/an (location) ou 150 000€ à 700 000€ (achat) Varie considérablement selon l’emplacement, la superficie et l’état du local
Travaux et aménagement 15% à 25% du prix d’achat ou 200€ à 600€/m² Inclut la mise aux normes PMR, ERP, l’électricité, la plomberie et les finitions
Équipement médical 15 000€ à 50 000€ Tables, appareils thérapeutiques, matériel de rééducation
Mobilier et décoration 1 000€ à 5 000€ Salle d’attente, bureau, rangements, signalétique
Frais administratifs 1 500€ à 3 000€ Inscription Ordre, assurances, logiciels de gestion
Budget total 15 000€ à 120 000€ Selon l’ampleur du projet et la localisation

Les travaux d’aménagement représentent souvent une part importante du budget, particulièrement si le local nécessite une mise aux normes d’accessibilité. Prévoyez une marge de sécurité d’environ 10% pour faire face aux imprévus qui surviennent fréquemment lors des travaux.

Les aides financières disponibles pour les kinésithérapeutes

Plusieurs dispositifs d’aide peuvent vous permettre de réduire significativement votre investissement initial, particulièrement si vous vous installez dans des zones prioritaires.

  • CACCMK (Contrat d’Aide à la Création de Cabinet) : jusqu’à 49 000€ sur 5 ans pour les zones très sous-dotées (20 000€/an pendant 2 ans, puis 3 000€/an pendant 3 ans)
  • CAIMK (Contrat d’Aide à l’Installation) : aide de 34 000€ sur 5 ans pour les installations dans des cabinets existants (12 500€/an pendant 2 ans, puis 3 000€/an pendant 3 ans)
  • Aides fiscales en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) : exonération totale d’impôt sur les bénéfices pendant 5 ans, puis dégressive sur 3 ans
  • Prêts d’honneur : financement à taux zéro pouvant atteindre 30 000€ selon les régions
  • Aides régionales : subventions spécifiques variant selon les territoires et les politiques locales de santé

Ces aides sont généralement non cumulables entre elles, mais peuvent s’accompagner d’autres avantages comme des exonérations de charges sociales ou de taxe professionnelle selon les zones.

Bon à savoir : Consultez la cartographie des zones sous-dotées sur le site de l’ARS de votre région pour vérifier votre éligibilité aux contrats incitatifs avant de choisir votre emplacement.

Élaborer un business plan solide pour convaincre votre banque

Un business plan structuré est essentiel pour obtenir un financement bancaire adapté à votre projet d’installation.

Votre business plan doit présenter une analyse détaillée du marché, vos prévisions financières sur 3 ans, votre plan de financement initial et votre stratégie de développement. Pour calculer votre chiffre d’affaires prévisionnel, basez-vous sur une estimation réaliste du nombre de patients quotidiens (15 à 20 pour un temps plein) et des tarifs conventionnés (16,13€ l’AMK). N’oubliez pas d’intégrer toutes vos charges fixes (loyer, assurances, abonnements) et variables (consommables), ainsi que vos cotisations sociales (URSSAF, CARPIMKO) qui représentent environ 45-50% de vos bénéfices.

Les banques accordent une attention particulière à la cohérence de votre projet, à votre apport personnel (généralement 20% minimum du montant total) et à votre capacité de remboursement. Préparez un dossier complet incluant votre CV, vos diplômes et des devis pour les principaux investissements.

Comment aménager votre cabinet selon les normes en vigueur ?

L’aménagement de votre cabinet doit respecter des normes strictes tout en créant un environnement fonctionnel et accueillant pour vos patients. Cette étape est cruciale pour garantir la conformité de votre installation et optimiser votre pratique quotidienne.

Les normes PMR et ERP5 : obligations légales incontournables

En tant qu’établissement recevant du public (ERP) de catégorie 5, votre cabinet doit respecter des normes d’accessibilité précises pour accueillir les personnes à mobilité réduite.

  • Accès principal : rampe d’accès avec pente maximale de 5% si présence de marches, largeur minimale de 1,20m
  • Largeur minimale des portes : 90 cm pour permettre le passage des fauteuils roulants
  • Toilettes PMR : espace de 1,50 m de diamètre pour la rotation du fauteuil, barre d’appui, lavabo accessible
  • Signalétique adaptée : contrastée et en relief pour les malvoyants, à hauteur adaptée
  • Éclairage : minimum 100 lux dans les circulations, 200 lux dans les espaces d’usage
  • Dispositifs de sécurité : alarme incendie, extincteurs, plan d’évacuation conformes aux normes ERP5

Le non-respect de ces normes peut entraîner des sanctions administratives et financières, voire la fermeture administrative de votre cabinet. Un diagnostic d’accessibilité réalisé par un professionnel peut vous aider à identifier les aménagements nécessaires.

Bon à savoir : En cas d’impossibilité technique avérée de mise aux normes (bâtiment classé, contraintes structurelles), vous pouvez demander une dérogation auprès de la préfecture, mais elle doit être justifiée et documentée.

Les espaces essentiels et leurs dimensions recommandées

Un cabinet de kinésithérapie fonctionnel doit comporter plusieurs espaces bien définis, chacun avec des dimensions adaptées à son usage.

Espace Superficie recommandée Équipements essentiels
Box de soins 8 à 14 m² Table de massage, point d’eau, rangements, tabouret
Plateau technique 30 à 50 m² Équipements de rééducation, espace d’exercices, miroirs
Salle d’attente 5 à 15 m² Sièges confortables, documentation, vestiaires
Sanitaires PMR 5 m² minimum WC adapté, lavabo accessible, barres d’appui
Bureau/secrétariat 8 à 10 m² Poste informatique, rangements administratifs
Salle de pause 10 à 15 m² Coin repas, casiers personnels, micro-ondes

La circulation entre ces espaces doit être fluide et logique, permettant un parcours patient cohérent de l’accueil jusqu’à la sortie. Prévoyez une isolation phonique adéquate entre les différentes pièces pour garantir la confidentialité et le confort acoustique.

Optimisation de l’espace selon votre spécialisation

L’aménagement de votre cabinet doit être adapté à votre pratique spécifique pour optimiser votre efficacité et le confort de vos patients.

Si vous vous spécialisez en rééducation sportive, privilégiez un vaste plateau technique (50-60m²) équipé de machines de renforcement musculaire, d’un espace dégagé pour les exercices fonctionnels et de miroirs pour le contrôle visuel des mouvements. Les box peuvent être plus petits (8-10m²) car ils serviront principalement aux bilans et aux techniques manuelles spécifiques.

Pour une pratique davantage orientée vers la kinésithérapie féminine ou la rééducation périnéale, optez pour des box individuels plus spacieux (12-15m²), bien insonorisés et offrant une intimité maximale. L’ambiance doit être chaleureuse et rassurante, avec un éclairage doux et des couleurs apaisantes.

L’ambiance générale (couleurs, éclairage, acoustique) doit également être cohérente avec votre spécialisation. Des tons dynamiques et énergisants pour une clientèle sportive, des teintes plus douces et apaisantes pour une approche centrée sur la relaxation ou la rééducation sensible.

Bon à savoir : Prévoyez des espaces de rangement suffisants et bien organisés pour éviter l’encombrement des zones de travail et faciliter l’accès rapide au matériel nécessaire pendant vos séances.

Quel équipement essentiel pour démarrer votre activité de kinésithérapeute ?

Le choix du matériel professionnel est déterminant pour offrir des soins de qualité et assurer le confort de vos patients comme le vôtre. Un équipement adapté vous permettra également d’optimiser votre efficacité thérapeutique.

Le matériel médical indispensable

Certains équipements sont incontournables pour exercer la kinésithérapie, quel que soit votre domaine de spécialisation.

  • Tables de massage électriques réglables en hauteur (1 500€ à 4 000€ l’unité)
  • Équipements de physiothérapie : ultrasons, électrostimulation, tens (500€ à 3 000€ selon les appareils)
  • Matériel de rééducation fonctionnelle : ballons, élastiques, poids, tapis (500€ à 2 000€)
  • Appareils de mesure : goniomètre, dynamomètre, tensiomètre (100€ à 500€)
  • Consommables : draps d’examen, gel, huile de massage, désinfectants (budget mensuel récurrent)

Investir dans des tables de qualité est primordial car elles constituent l’équipement central de votre pratique quotidienne. Privilégiez des modèles électriques avec réglage en hauteur pour préserver votre dos et offrir un confort optimal à vos patients.

Les équipements spécifiques selon votre spécialisation

Selon votre domaine d’expertise, des équipements spécifiques peuvent être nécessaires pour proposer des soins adaptés et différenciants.

Spécialisation Équipements spécifiques Budget approximatif
Kinésithérapie du sport Machines de musculation, tapis de course, vélo ergomètre, plateformes proprioceptives 15 000€ à 50 000€
Rééducation périnéale Appareils de biofeedback, sondes spécifiques, électrostimulation dédiée 5 000€ à 15 000€
Drainage lymphatique Pressothérapie, tables spécifiques, coussins de positionnement 3 000€ à 10 000€
Rééducation vestibulaire Plateformes de stabilométrie, fauteuil rotatoire, outils d’évaluation 8 000€ à 20 000€
Thérapie manuelle Tables spécifiques, coussins de positionnement, outils de mobilisation 2 000€ à 8 000€

Ces équipements spécialisés représentent un investissement conséquent mais peuvent constituer un véritable avantage concurrentiel et vous permettre de vous démarquer sur votre territoire. Ils peuvent également justifier des dépassements d’honoraires sur certains actes spécifiques.

Bon à savoir : Envisagez l’achat progressif de ces équipements spécialisés, en commençant par les plus essentiels et en réinvestissant une partie de vos bénéfices au fur et à mesure du développement de votre activité.

Les outils de gestion et logiciels professionnels

Une bonne organisation administrative est essentielle pour la réussite de votre cabinet et l’optimisation de votre temps de travail.

Investissez dans un logiciel de gestion adapté aux kinésithérapeutes pour simplifier vos tâches administratives. Des solutions comme Vega, Kiné4000 ou MILO vous permettront de gérer vos rendez-vous, vos dossiers patients et votre facturation. Ces logiciels facilitent également la télétransmission des feuilles de soins électroniques vers l’Assurance Maladie, accélérant vos remboursements.

Pour améliorer votre visibilité en ligne et faciliter la prise de rendez-vous, envisagez des plateformes comme Doctolib ou Maiia. Ces outils représentent un coût mensuel de 20€ à 150€ selon les fonctionnalités, mais constituent un investissement rentable pour optimiser votre temps et professionnaliser votre gestion.

N’oubliez pas l’équipement informatique de base : ordinateur, imprimante multifonction, connexion internet fiable et système de sauvegarde sécurisé pour protéger les données confidentielles de vos patients conformément au RGPD.

Comment lancer et développer votre activité avec succès ?

Une fois votre cabinet installé, il est temps de développer votre patientèle et d’assurer la pérennité de votre activité. Cette phase de lancement est cruciale pour la réussite à long terme de votre projet.

Stratégies pour constituer rapidement une patientèle

Plusieurs approches complémentaires peuvent vous aider à faire connaître votre cabinet et attirer vos premiers patients.

  • Créez une fiche Google My Business optimisée avec photos, horaires et description détaillée de vos services
  • Établissez des relations avec les médecins généralistes, spécialistes et autres professionnels de santé locaux
  • Organisez une journée portes ouvertes pour votre ouverture avec démonstrations et conseils gratuits
  • Développez une présence en ligne cohérente via un site web professionnel et des réseaux sociaux ciblés
  • Proposez des ateliers de prévention ou des conférences thématiques pour vous faire connaître comme expert

Le bouche-à-oreille reste le levier le plus puissant pour développer votre patientèle. Soignez particulièrement la qualité de vos soins et votre relation avec vos premiers patients, qui deviendront vos meilleurs ambassadeurs.

Bon à savoir : Dans le respect du code de déontologie, votre communication doit rester informative et ne pas avoir un caractère publicitaire ou commercial. Privilégiez le partage d’informations utiles et pédagogiques.

Organiser efficacement votre emploi du temps

Une bonne organisation est essentielle pour optimiser votre activité tout en préservant votre équilibre personnel.

Structurez votre journée en prévoyant des créneaux de 30 à 45 minutes par patient, avec des pauses stratégiques pour éviter l’épuisement. Si vous démarrez, n’hésitez pas à proposer des horaires élargis (tôt le matin ou en soirée) pour accommoder les patients qui travaillent et remplir plus rapidement votre planning.

Réservez des plages horaires dédiées aux tâches administratives (facturation, gestion des dossiers) et à la formation continue. Un planning bien pensé vous permettra de maintenir une qualité de soins optimale tout en préservant votre énergie et votre motivation.

L’utilisation d’un logiciel de gestion des rendez-vous avec rappels automatiques par SMS réduira considérablement le taux d’absentéisme et optimisera le remplissage de votre agenda.

Se former et se spécialiser pour se démarquer

La formation continue est un excellent moyen de développer votre expertise et d’attirer une patientèle spécifique.

Type de formation Avantages Investissement moyen
DU/DIU universitaires Reconnaissance officielle, expertise approfondie, réseau académique 1 500€ à 3 000€ par an
Formations privées certifiantes Techniques spécifiques, mise en pratique rapide, approche pragmatique 500€ à 2 000€ par module
Congrès et séminaires Networking, actualisation des connaissances, veille professionnelle 200€ à 800€ par événement
E-learning Flexibilité, coût réduit, accès permanent aux ressources 100€ à 500€ par formation

Se spécialiser dans un domaine précis (kinésithérapie du sport, rééducation périnéale, thérapie manuelle, etc.) vous permettra de vous positionner comme expert sur votre territoire et d’attirer une patientèle ciblée. Cette expertise peut également justifier des dépassements d’honoraires pour certains actes spécifiques.

Bon à savoir : Les frais de formation continue sont déductibles de vos revenus professionnels. Prévoyez un budget annuel dédié à votre développement professionnel pour maintenir votre niveau d’expertise.

Les questions courantes sur l’installation d’un cabinet de kinésithérapie

Combien de temps faut-il pour rentabiliser un cabinet de kinésithérapie ?

La rentabilité d’un cabinet dépend de nombreux facteurs, mais on estime généralement qu’un cabinet bien géré devient rentable après 6 mois à 2 ans d’activité. Cette période peut être plus courte dans les zones sous-dotées où la patientèle se constitue plus rapidement, et plus longue dans les zones urbaines à forte concurrence. Pour accélérer ce processus, envisagez d’intégrer des assistants-collaborateurs qui vous verseront des rétrocessions (généralement 20-30% de leur chiffre d’affaires), ou de partager vos locaux avec d’autres professionnels de santé pour mutualiser les charges.

Le seuil de rentabilité est généralement atteint lorsque vous réalisez entre 12 et 15 actes par jour, ce qui correspond à un chiffre d’affaires mensuel d’environ 5 000€ à 6 000€. À partir de ce niveau d’activité, vous pouvez commencer à dégager un bénéfice après déduction de toutes vos charges fixes et variables.

Est-il préférable de s’installer seul ou en groupe ?

L’installation en groupe présente de nombreux avantages : partage des coûts (loyer, équipements, secrétariat), possibilité de s’absenter en confiant ses patients à un confrère, et échanges professionnels enrichissants. Cependant, elle implique aussi des compromis sur l’organisation et la prise de décision. L’installation en solo offre une liberté totale mais nécessite un investissement initial plus important et peut être plus isolante professionnellement.

Votre choix dépendra de votre personnalité (capacité à travailler en équipe, besoin d’autonomie), de votre vision (projet à court ou long terme) et de vos capacités financières. Une solution intermédiaire consiste à s’installer seul mais à partager des locaux avec d’autres professionnels de santé complémentaires (ostéopathe, podologue, orthophoniste) pour créer une synergie sans les contraintes d’une association.

Bon à savoir : Si vous optez pour une installation en groupe, rédigez une charte ou un règlement intérieur détaillant le fonctionnement du cabinet pour éviter les malentendus et les conflits potentiels.

Comment gérer les aspects comptables et fiscaux de mon cabinet ?

La gestion comptable et fiscale d’un cabinet de kinésithérapie nécessite une organisation rigoureuse. Il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable spécialisé dans les professions libérales, qui vous aidera à optimiser votre fiscalité et à respecter vos obligations déclaratives. Prévoyez un budget annuel de 1 000€ à 2 500€ pour ce service.

L’adhésion à une Association de Gestion Agréée (AGA) est également conseillée pour bénéficier d’un abattement fiscal de 20% sur vos revenus imposables, moyennant une cotisation annuelle d’environ 200€. Cette adhésion vous permet également de bénéficier d’un accompagnement dans vos démarches fiscales et d’une sécurité supplémentaire en cas de contrôle.

Pour faciliter votre gestion quotidienne, tenez une comptabilité régulière en séparant strictement vos comptes professionnels et personnels. Conservez tous vos justificatifs de charges pendant au moins 6 ans et prévoyez des provisions pour vos charges sociales qui sont calculées sur vos revenus N-2 les premières années.

La comptabilité d’un professionnel de santé a ses spécificités : Numbr vous aide à gérer vos obligations sans stress, tout en optimisant votre fiscalité.