Dernière mise à jour le 25 septembre 2024

Lorsqu’on devient indépendant, notamment dans la prestation de service que ce soit sous la forme d’un auto-entrepreneur, d’une entreprise individuelle, d’une société sous la forme d’une SASU ou EURL, l’une des premières choses à laquelle on est confronté est l’établissement de son taux journalier moyen (TJM). L’entrepreneur freelance venant d’un ancien poste salarié ou d’une société de portage n’a pas forcément le recul nécessaire pour évaluer le tarif auquel il va pouvoir facturer ses prestations à son (ses) client(s) suite à la création de son entreprise. Pour évaluer son TJM de la manière la plus juste possible, plusieurs critères sont à prendre en compte tels que l’expérience, les qualifications ou encore l’offre et la demande sur le marché visé.

 

Analyser le TJM pratiqué sur le marché

 

En tant que consultant, être conscient du TJM pratiqué par les autres indépendants dans son secteur d’activité sur le marché est déjà une bonne piste pour se faire une idée. Par exemple, dans la prestation informatique de nombreux réseaux de freelance existent sous la forme de groupe de discussion ou de plateforme et les fréquenter peut être un excellent moyen de s’informer et de se faire aider pour fixer son propre taux journalier moyen.

 

Analyser le marché ne veut pas forcément dire se placer dans la moyenne de ce dernier. Cette analyse peut justement servir à adopter 3 façons différentes de se placer :

 

  • S’aligner sur le marché : cette stratégie consiste tout simplement à pratiquer un TJM en accord avec les tarifs pratiqués par ses confrères.

 

  • Casser le marché : être en dessous des prix peut être une technique efficace pour avoir ses premières missions (notamment en début d’activité) et se différencier des autres acteurs.

 

  • Pratiquer un TJM supérieur au marché : certainement pas la solution la plus efficace notamment au début de l’activité, adopter un positionnement “haut de gamme” peut aussi être un élément de différenciation pour certains prospects ou clients bien spécifiques.

 

Avoir conscience de ses compétences et de son expérience

 

Ses compétences et son expérience sont également des éléments déterminant dans l’évaluation de son TJM en tant qu’indépendant.

Dans l’informatique encore une fois, à titre d’exemple, les écoles fréquentées, les diplômes obtenus ou encore les langages maîtrisés peuvent être des facteurs importants dans l’obtention d’une mission auprès d’un demandeur et donc indirectement, dans l’évaluation du tarif à la journée praticable.

 

Tout aussi important, l’expérience acquise et la notoriété obtenue au fil de sa carrière permettent de pouvoir jauger sa tarification. Un jeune développeur informatique ne pourra pas se permettre d’appliquer le même TJM qu’une personne plus senior ayant fait de la gestion de projet, à l’image d’un salaire plus élevé en fonction de l’ancienneté dans le salariat. 

 

Certains demandeurs peuvent, en fonction de l’expérience et des compétences proposer des grilles tarifaires toutes faites, notamment dans les grands groupes. Ces grilles tarifaires peuvent facilement se trouver sur internet et être utiles pour s’aider dans un premier temps à viser juste !

 

Le site freelance-info.fr à réalisé un sondage pour confronter les freelances et les recruteurs sur la question de la tarification dont vous trouverez le lien ci-dessous :

https://www.freelance-info.fr/tarifs

 

Se baser sur son ancienne rémunération nette de salarié

 

Si vous étiez salarié titulaire d’un contrat de travail auparavant et que vous exerciez dans le même domaine que celui où vous êtes à présent indépendant, viser la rémunération nette de votre salaire précédent peut être une bonne solution surtout si vous souhaitez à minima garder le même train de vie financier.

 

Il est donc essentiel de connaître les charges, impôts, taxes, et cotisations sociales dont sera soumise votre structure juridique afin de pouvoir partir du montant HT de votre TJM pour calculer le net dans votre poche in fine et adapter votre facturation si vous souhaitez devenir freelance.

 

Il faudra par la même occasion faire attention au nombre de jour travaillé dans l’année dans son calcul, en étant indépendant il n’y a pas de notion de congés payés donc si vous souhaitez garder un semblant de vie personnelle pour profiter de vos loisir et votre famille, veuillez fixer à l’avance le nombre de jours travaillé nécessaire lors de votre mission.

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L’évolution de son TJM au fil du temps

 

Un TJM n’est pas nécessairement fixe de mission en mission, l’évolution peut se faire à la hausse ou à la baisse selon différents contextes que nous pouvons développer de manière non exhaustive : 

 

  • Une mission épanouissante et/ou formatrice, travailler pour un client en phase avec ses valeurs : Un travailleur indépendant se voyant proposer une mission sur un projet particulièrement intéressant du fait de sa nouveauté ou même du challenge que cela représente sera peut-être une raison pour laquelle l’entrepreneur peut voir son TJM à la baisse pour ne pas passer à coté du contrat. Entre indépendant est aussi une philosophie de vie et pour une partie d’entre eux le milieu dans lequel ils évoluent peut être plus important que l’aspect financier en lui-même.

 

  • S’adapter au budget du client : Décrocher une mission lors de sa prospection peut à certains moments être compliqué il est possible de passer à côté d’une prestation vraiment dommage. Si un client à un budget prédéfini pour une demande particulière, le consultant pourra alors ponctuellement s’adapter en revoyant son taux journalier moyen en dessous de ses attentes. Il est parfois plus judicieux d’avoir une mission moins bien rémunérée que pas de mission du tout. A l’inverse attention à ne pas tomber dans l’excès et se brader, il est de votre ressort de se valoriser et réussir à défendre le prix que vous demandez à la base.

 

  • Une expérience croissante : un enchaînement de missions réussies et des recommandations clients est une excellente opportunité d’augmenter et de revaloriser son TJM. Demander des avis Google / Trustpilot ou encore des recommandations LinkedIn ou sur les autres réseaux liés à son activité professionnelle est un moyen efficace pour augmenter sa crédibilité et sa visibilité afin de justifier d’une hausse de son tarif.

 

Il est bon de noter que les entreprises faisant appel à des consultants sont conscientes que ces derniers peuvent augmenter leurs TJM et que c’est une pratique courante. La communication et la transparence est le point clé pour avoir une vision saine de sa tarification sur le court, moyen et long terme

 

Zoom : Les frais professionnels d’un Freelance

 

Aparté nécessaire pour la compréhension de la partie qui va suivre, un freelance à nécessairement des frais liés à son activité qui est un élément essentiel à pouvoir quantifier pour par la suite calculer et ajuster son TJM.

 

Pour qu’une charges soit considérée comme déductible il faut que cette dernière soit liée à son activité mais nous y trouvons de manière non exhaustive :

 

  • Les frais de déplacement pro : Transport en commun, indemnité kilométrique, taxi ect…
  • Les frais de repas : Invitation au restaurant de clients ou prospects, repas lors de déplacements…
  • Les frais d’hébergement : Quote part du loyer, hôtel…
  • Assurance professionnelle
  • Frais de communication : Adwords, compte premium LinkedIn
  • Matériel : Ordinateur, téléphone, bureau
  • Formations professionnelles

 

Méthode de calcul pour déterminer son TJM

 

Il existe énormément de méthodes de calcul sur internet afin de calculer son TJM, cependant soyez vigilant car différents paramètres sont à prendre en compte en fonction de sa forme juridique (Protection sociale et coûts différents selon le statut juridique, imposition différente, charges professionnelles différentes etc…)

 

Globalement 3 éléments sont à prendre en compte pour ce calcul à savoir :

 

– La rémunération nette que vous souhaitez obtenir dans votre poche

 

– Les charges sociales découlant de cette rémunération (Taux différents si le dirigeant est au régime général,  à la sécurité sociale des indépendants ou au régime micro social)

 

– Les frais professionnels liés à l’activité de freelance

 

Exemple un consultant informatique en EURL ayant besoin de percevoir une rémunération de 40K annuel :

 

  • Rémunération du dirigeant : 40K€
  • Cotisations sociales du dirigeant : 18K€
  • Frais professionnels liés à l’activité : 8K€
  • Seuil de rentabilité à atteindre : 66K€
  • Nombre de jours en mission : 220
  • TJM (66/220) : 300€ / jour

 

Le seuil de rentabilité étant le cumul des coûts que va supporter votre entreprise à savoir la rémunération nette, les charges sociales et les frais professionnels engendrés par le consultant freelance.

 

Les autres options que le fonctionnement au TJM

La facturation au forfait

 

Même si fixer un taux journalier moyen est la pratique de facturation la plus courante chez les sociétés de services et notamment les ESN, la facturation au forfait est également envisageable. Toutefois ce système de facturation est beaucoup plus rare au sein des freelances car il est parfois difficile d’estimer un tarif global pour l’établissement d’une mission, effectivement le temps humain nécessaire peut évoluer en fonction de l’avancé du projet : des besoins complémentaires, des difficultés techniques ou un raccourcissement de la mission peut se présenter ayant pour conséquence une facturation initiale erronée.

 

La facturation à la performance

La facturation à la performance peut, dans certaines situations, se révéler fructueuse selon ses capacités et sa performance. Cependant il faut prendre en compte le risque que cela peut représenter en fonction des critères à atteindre.

 

Par exemple, un consultant indépendant spécialisé dans le référencement SEO peut facturer en fonction du trafic généré sur le site du client. Il faut bien sûr au préalable fixer avec précision et définir les termes du contrat avec son client étant donné l’absence de subordination entre les deux parties.

 

Augmenter son TJM, comment faire ?

 

Le mot de la fin

 

Pour résumer, que vous soyez en portage salarial (salarié porté), sous le statut d’auto-entrepreneur, EIRL, entreprise individuelle, en SAS/SASU, SARL/EURL, le fonctionnement en tarif journalier moyen reste une méthode adaptée pour valoriser et facturer vos prestations à la société cliente, notamment dans les professions du domaine du consulting.