Dernière mise à jour le 29 août 2023

Parler de mes échecs est quelque chose que je n’aime pas faire (à vrai dire, qui aime ?). Cela me replonge dans des souvenirs que je préférerais laisser au passé. Pourtant, c’est avec ce genre d’histoire lue sur le web, que j’ai pu éviter quelques erreurs. J’espère ainsi que ce témoignage vous permettra de moins culpabiliser si jamais vous avez vécu cela, ou peut-être même d’éviter que cela ne vous arrive.

L’histoire remonte déjà à 2015 ! Il s’agissait de ma deuxième mission en tant que freelance et celle-là, je l’avais décrochée grâce au réseau que je commençais à me construire. J’étais très fière car je cherchais exactement ce type de mission : une petite association ayant besoin d’un coup de pouce pour sa stratégie en community management et relations presse. Un client qui, si tout se passait bien, serait amené à faire régulièrement appel à mes services. Dès le début, tout a été fait dans les règles de l’art : réunion de présentation entre le client, l’agence qui m’avait introduite, et moi, suivi d’une proposition commerciale complète, et enfin signature du devis pour passer en phase d’exécution. Avec le recul que je peux prendre aujourd’hui, il y avait quelques signes avant coureur qui laissaient présager de la tournure qu’allait prendre cette mission.

Tout a finalement été de mal en pis (difficulté à joindre la cliente, incompréhension mutuelle des demandes, non atteinte des objectifs), jusqu’au dernier jour de la prestation où j’ai appris qu’elle ne me verserait que 50% du montant total qu’elle me devait. La pilule passait mal : j’avais doublé mon temps de travail pour elle car je tenais avant tout à satisfaire ma cliente, et je ne recevais que la moitié de mon dû. Bien qu’il s’agissait d’une décision personnelle de travailler deux fois plus, je prenais un mauvais coup dans mon estime personnelle (suis-je donc une mauvaise community manager ?) et dans la confiance en l’avenir (si l’une de mes seules clientes diffuse des informations négatives sur moi, comment trouverais-je mes prochains contrats ?).

 

Etape 1 : Mettre des mots sur la situation

J’ai appris que je ne serai pas payée l’intégralité de la somme due, via un email envoyé par la cliente. Un mail sec, accusateur, me faisant largement comprendre à quel point je n’étais pas faite pour ce métier. Cerise sur le gâteau : il avait été envoyé en copie à tous les associés de l’agence qui m’avait recommandée. Les mots ont un pouvoir de destruction massive, et moi qui démarrais, je me suis tout bonnement effondrée. J’avais honte… d’avoir déçu, autant ma cliente que moi-même.

Sortir de cette phase a été un moment difficile. Je devais prendre suffisamment de recul pour me rendre compte que oui, j’avais des torts, mais qu’ils étaient partagés. Pour cela, j’ai organisé une réunion téléphonique (ma cliente habitant en Belgique) pour mettre la situation au clair et l’informer que le non paiement d’une dette était une pratique honteuse dès lors que le travail avait été fait.

J’ai longuement préparé mes arguments et les ai notés noir sur blanc. Je voulais éviter de bafouiller sous le coup de l’émotion, tout en étant claire et précise. Le travail avait été fait (et même au-delà du périmètre) et devait être payé comme prévu initialement. La discussion fût difficile et je n’obtins pas gain de cause. Pourtant, le fait d’avoir pu lui dire ce que je pensais, avec des arguments, sans énervement et d’admettre aussi n’avoir pas été irréprochable, a été un réel soulagement. J’avais “défendu mon bout de gras” et avais fait mon maximum pour faire reconnaître l’étendu du travail effectué.

 

Etape 2 : Écouter les compliments

L’agence qui m’avait introduite a également été victime du non-paiement de la totalité de la somme due : là ou 50% m’avaient été amputés, eux dépassaient les 70% de non-paiement. Il s’agissait pourtant de la deuxième fois qu’ils travaillaient avec cette cliente !

Lorsqu’ils ont reçu le mail me dénigrant, j’ai tout de suite reçu l’appui de deux des associés qui travaillaient sur le dossier. En fin de compte, ils étaient gênés pour moi, car ils avaient bien vu tout le travail que j’avais accompli pour faire en sorte que ça marche. Eux aussi avaient rapidement senti que la mission risquait d’être un échec : les journalistes n’étaient pas intéressés par le sujet (qui était une reprise de celui de l’année passée), les contenus n’étaient pas assez innovants pour fonctionner sur les réseaux sociaux avec un budget pub trop petit dans un environnement concurrentiel fort.

Ils m’ont assuré qu’ils feraient à nouveau appel à mes services, sans aucune hésitation. Cette bienveillance de leur part a été une vraie bouffée d’air frais qui m’a permis de voir que oui, j’avais encore beaucoup de choses à apprendre, mais que j’étais déjà une freelance efficace qui faisait du bon travail.

 

Etape 3 : Tirer les leçons

On dit souvent que l’échec apporte bien plus que le succès. On oublie aussi de préciser que l’échec doit s’accompagner d’une importante prise de recul pour en ressortir de vrais bénéfices. Dans mon histoire, il m’a fallu plusieurs mois pour digérer cet échec humiliant.

Aujourd’hui, j’en ressors pourtant des atouts précieux. Je sais désormais détecter très tôt les problèmes de communication ou de compréhension. Je ne dépasse plus le temps que j’ai initialement prévu de passer (sauf si je refacture par la suite) et je ne perds plus de temps avec des réunions avant la signature d’un devis. Tirer les leçons d’une mauvaise expérience m’a permis d’acquérir de nouvelles forces : un acte positif et constructif qui permet une bonne fois pour toute d’arrêter de ressasser son échec.

« C’est bien de célébrer ses succès, mais il est plus important de retenir les leçons de ses échecs » Bill Gates

Echouer auprès d’un client est un moment difficile à passer et je crois n’avoir jamais rencontré aucun freelance qui n’a pas au moins une histoire de ce style à raconter. Alors rassurez-vous, vous n’êtes pas seul à vous sentir coupable ou peut-être même nul parfois ! Mais n’oubliez pas que toutes ces histoires font partie de nos vies d’entrepreneurs et qu’elles devraient aussi vous rendre fier d’essayer, au quotidien.

 

 

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