Dernière mise à jour le 19 octobre 2023

Comprendre la spécificité de la rémunération freelance

Naviguer dans le monde du freelance peut sembler déroutant, surtout quand il s’agit de gérer sa rémunération. De l’établissement de votre taux journalier moyen (TJM), à la prise en compte de vos frais professionnels et charges, chaque aspect a son importance.

Que vous soyez un débutant ou un professionnel expérimenté, comprendre comment calculer et gérer votre salaire est essentiel pour réussir en tant que freelance.

Différence entre salaire et rémunération

Pour un salarié, le salaire est une rétribution fixe, régulière, versée par un employeur en échange de son travail. Il est préétabli par un contrat de travail et comprend un montant fixe, potentiellement complété par des primes ou des avantages en nature.

Pour un freelance, la rémunération est plus complexe. Elle est déterminée par le chiffre d’affaires généré par ses missions, qui varie en fonction du tarif journalier moyen (TJM) fixé en amont et du nombre de jours travaillés. Cette rémunération est donc plus variable et dépendante de la capacité du freelance à décrocher des missions.

Le concept du tarif journalier moyen (TJM)

Le tarif journalier moyen (TJM) est un indicateur clé de la rémunération freelance. Il représente le tarif que facture un freelance à ses clients pour une journée de travail. Le TJM est donc directement lié à votre chiffre d’affaires.

Pour déterminer votre TJM, plusieurs facteurs doivent être considérés :

  • Votre niveau d’expertise et de compétence dans votre domaine d’activité
  • Les tarifs pratiqués par d’autres freelances dans votre secteur
  • Vos charges : sociales, fiscales mais aussi vos frais d’activité.

Il est essentiel de bien calculer son TJM pour ne pas se dévaluer et assurer la pérennité de son activité. Des outils en ligne, tels que des simulateurs, peuvent vous aider à définir un TJM adapté.

Les différents modes de rémunération

Pour un freelance, la rémunération peut prendre plusieurs formes en fonction des missions et des préférences de l’indépendant. Les trois modes de rémunération les plus couramment utilisés par les freelances sont :

  • La facturation horaire : le freelance est payé à l’heure pour son travail à un taux convenu. Ce mode est particulièrement adapté pour les missions courtes ou nécessitant un nombre d’heures de travail incertain.
  • La facturation par projet : le freelance est payé un montant fixe pour mener à bien un projet dont la portée et la date limite sont définies. Ce mode est généralement utilisé pour les projets de longue durée.
  • Le portage salarial : le freelance est considéré comme un salarié à part entière. La société de portage s’occupe de toutes les démarches administratives et le freelance reçoit une rémunération correspondant à environ 50% du chiffre d’affaires réalisé.

Chacun de ces modes a ses avantages et ses inconvénients, et le choix dépendra de la nature de la mission, de la stratégie de l’indépendant et de ses préférences personnelles. Il est donc crucial pour un freelance de bien comprendre chaque mode de rémunération et de choisir celui qui lui convient le mieux.

Les facteurs influençant la rémunération

La rémunération d’un freelance est influencée par plusieurs facteurs. Le premier est le Taux Journalier Moyen (TJM), qui dépend de l’expérience, des compétences et de la demande du marché. Les missions réalisées jouent aussi un rôle déterminant : plus elles sont nombreuses et importantes, plus la rémunération sera élevée.

Le statut juridique de l’indépendant peut également influencer la rémunération. Par exemple, en portage salarial, le freelance paie des cotisations patronales et salariales et verse une partie de ses revenus à la société de portage.

Enfin, la localisation géographique et la capacité de négociation peuvent aussi peser sur la rémunération. Un freelance basé dans une grande ville ou dans un pays à fort pouvoir d’achat pourra généralement facturer des tarifs plus élevés. En revanche, celui qui sait négocier pourra augmenter son TJM, quel que soit son lieu d’implantation.

Le TJM et le travail facturé

Le TJM est une mesure essentielle de la rémunération d’un freelance, mais ce n’est pas suffisant. Le travail facturé est un autre élément clé à considérer.

En effet, le revenu réel d’un freelance dépend non seulement du TJM mais aussi du nombre de jours facturés. Par exemple, si un freelance facture un TJM de 200€ et travaille 10 jours dans le mois, son revenu sera de 2000€.

Il faut également tenir compte des jours non facturables consacrés à la gestion administrative, à la prospection ou à la formation. Ces jours ne génèrent pas de revenus directs mais sont essentiels pour le développement de l’activité.

Par conséquent, pour établir un TJM réaliste et assurer la rentabilité de son activité, un freelance doit estimer précisément son nombre de jours facturables par mois. Cette estimation permettra de calculer le revenu brut avant déduction des charges et impôts.

Comment calculer son tarif horaire freelance ?

Pour calculer votre tarif horaire en tant que freelance, plusieurs éléments doivent être intégrés :

  • Coûts fixes : Ce sont les charges incompressibles liées à votre activité (loyer, assurances, matériels, abonnements…).
  • Rémunération souhaitée : Il s’agit du revenu que vous souhaitez dégager pour vivre de votre activité. Considérez votre niveau d’expertise et vos aspirations.
  • Nombre de jours travaillés : Estimer le nombre de jours facturables sur une année est essentiel. N’oubliez pas de déduire les jours de congé, les week-ends et les jours non travaillés.

Une fois ces éléments réunis, la formule de calcul est la suivante :

(Total des coûts fixes + Rémunération souhaitée) / Nombre de jours travaillés = Tarif journalier moyen (TJM)

Pour obtenir le tarif horaire, divisez simplement le TJM par le nombre d’heures travaillées dans une journée.

Exemple :

  • Coûts fixes annuels = 12000€
  • Rémunération souhaitée = 30000€
  • Jours travaillés = 220

(12000€ + 30000€) / 220 = 191€ (TJM) 191€ / 8h = 24€ de l’heure

Les charges et dépenses à considérer

Pour un freelance, la gestion des charges et dépenses est essentielle à la bonne santé financière de son activité.

Ces charges peuvent être de plusieurs types :

  • Les charges sociales et impôts : ils peuvent représenter une part importante de la rémunération du freelance. Selon le statut juridique choisi, ces charges peuvent varier.
  • Les frais professionnels : ils englobent tous les frais liés à l’exercice de l’activité (achat de matériel, frais de transport, frais de fonctionnement…). Certaines de ces dépenses peuvent être déductibles et permettre de réduire la base imposable.

Ces charges et dépenses doivent être anticipées et intégrées dans le calcul du TJM pour assurer la rentabilité de l’activité.

L’impact de la TVA

La TVA a un impact direct sur la facturation et donc sur la rémunération du freelance. En effet, si vous êtes soumis au régime réel d’imposition, vous facturez la TVA à vos clients et pouvez déduire la TVA payée sur vos dépenses professionnelles. Ce système de déduction permet de ne reverser à l’administration fiscale que la TVA réellement due, c’est-à-dire la différence entre la TVA collectée et la TVA déductible.

Cependant, si votre chiffre d’affaires ne dépasse pas certains seuils (91 900€ pour les activités commerciales et 36 800€ pour les prestations de services), vous pouvez bénéficier de la franchise en base de TVA. Dans ce cas, vous ne facturez pas de TVA à vos clients mais vous ne pouvez pas non plus déduire la TVA sur vos dépenses.

Pour les freelances sous ce régime, la TVA devient une charge supplémentaire car ils ne peuvent pas la récupérer sur leurs achats.

Enfin, il faut noter que le taux de TVA appliqué est généralement de 20%, sauf exceptions.

Le rôle du statut juridique

Le statut juridique choisi par un freelance a un impact direct sur sa rémunération, en fonction des spécificités fiscales et sociales que chaque statut présente.

  • L’auto-entrepreneur bénéficie d’une gestion simplifiée et d’un régime fiscal avantageux, mais il est limité par un plafond de chiffre d’affaires.
  • L’Entreprise Individuelle (EI) offre plus de liberté en termes de chiffre d’affaires et depuis le 15 mai 2022 le patrimoine personnel de l’entrepreneur est protégé.
  • L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) permettent une séparation entre le patrimoine professionnel et personnel. La principale différence entre ces deux formes juridiques réside le mode rémunération.
  • Le portage salarial offre une couverture sociale complète, mais génère des coûts plus élevés en raison des frais de gestion de la société de portage.

Il est donc crucial de bien comprendre les implications de chaque statut pour faire un choix éclairé et optimiser sa rémunération.

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Comment optimiser sa rémunération en tant que freelance ?

Pour optimiser votre rémunération en tant que freelance, plusieurs leviers peuvent être actionnés.

D’abord, négocier efficacement vos tarifs est un moyen sûr d’augmenter votre TJM. Préparez vos arguments en amont et n’hésitez pas à justifier votre tarif par votre expérience, vos compétences et la qualité de votre travail.

Par ailleurs, diversifier vos activités peut aussi vous permettre d’augmenter vos revenus. Si votre domaine d’expertise le permet, pensez à proposer des services complémentaires à vos clients (formation, consulting, etc.).

Enfin, minimiser vos charges et optimiser vos dépenses est une autre manière de maximiser votre rémunération nette. Faites un audit de vos dépenses récurrentes et analysez si certaines peuvent être réduites ou supprimées.

N’oublions pas que le choix du statut juridique a un impact non négligeable sur votre rémunération nette. Chaque statut a ses spécificités en matière de charges sociales et fiscales. Certaines structures offrent des possibilités d’optimisation intéressantes.

Enfin, utilisez des outils technologiques pour vous aider à gérer votre rémunération. Des simulateurs de TJM aux plateformes dédiées aux freelances, de nombreux outils sont à votre disposition pour faciliter votre gestion financière.

Conseils pour fixer et augmenter son TJM

Pour fixer et augmenter votre TJM, plusieurs astuces peuvent vous aider.

  • Analysez le marché : Étudiez les taux pratiqués dans votre domaine, cela vous permettra d’établir un TJM compétitif.
  • Valorisez votre expérience et vos compétences : Plus vous avez d’expérience et de compétences spécifiques, plus vous pouvez facturer un TJM élevé.
  • Ajustez régulièrement votre TJM : Votre TJM n’est pas figé. Il peut évoluer à mesure que vous gagnez en expérience et en notoriété.
  • Négociez avec vos clients : Ne soyez pas effrayé à l’idée de négocier votre TJM avec vos clients. Expliquez-leur la valeur que vous apportez et pourquoi votre tarif est justifié.
  • Optimisez vos charges : Minimiser vos charges vous permettra d’augmenter votre rémunération nette. Assurez-vous de bien comprendre toutes vos dépenses et de chercher des moyens de les réduire.
  • Diversifiez vos sources de revenus : Diversifier vos sources de revenus peut vous aider à augmenter votre TJM. Par exemple, proposez des services complémentaires à vos clients, comme des formations ou des consultations.

Enfin, n’oubliez pas qu’il est essentiel de bien gérer votre trésorerie pour assurer la pérennité de votre activité.

La gestion des dépenses et des charges

La gestion des dépenses et des charges est une partie cruciale de la gestion financière en freelance. Il est nécessaire de distinguer deux types de dépenses : les frais professionnels et les charges sociales.

Les frais professionnels sont les dépenses engagées dans le cadre de votre activité freelance. Ils peuvent être déduits de votre résultat, sous certaines conditions. Cela inclut les frais de déplacement, les frais de formation ou encore l’achat de matériel nécessaire pour votre activité.

Les charges sociales correspondent aux cotisations dues à l’État et aux organismes sociaux. Leur taux varie en fonction du statut juridique de l’indépendant.

Il est primordial de bien gérer ces deux types de dépenses pour optimiser la gestion des charges en tant que freelance.

Choisir le bon statut juridique

Le choix du statut juridique est une étape clé pour optimiser votre rémunération en tant que freelance. Ce choix a des conséquences sur le régime fiscal, les charges sociales et les obligations comptables. Selon votre situation, certains statuts peuvent être plus avantageux. Les options comprennent l’entreprise individuelle, l’EI, l’EURL, la SASU et la micro-entreprise.

Il est recommandé de consulter un expert-comptable ou un avocat pour vous aider à choisir le statut qui correspond le mieux à votre situation et vos objectifs pour la création de votre entreprise.