Dernière mise à jour le 31 août 2023

Lorsque vous achetez du matériel votre comptable vous parle souvent d’immobilisation, d’actif immobilisé et d’amortissement, mais qu’en est-il réellement ?

Nous allons voir ensemble ce que sont les amortissements et quel est leur impact sur l’entreprise.

Qu’est-ce qu’un amortissement ?

L’amortissement est une méthode comptable permettant de lisser le coût d’un actif immobilisé sur sa durée de vie.

Cette méthode permet de constater la charge liée au coût de l’acquisition de l’actif sur la durée où il produit un avantage économique plutôt que de constater l’intégralité en charge la première année. De cette manière, le compte de résultat de l’entreprise reste cohérent avec la réalité de son activité.

Il existe plusieurs types d’amortissements qui sont détaillés plus bas, dans chacun des cas, on part de la valeur nette comptable de l’actif, c’est à dire du coût d’achat ainsi que des charges qui peuvent y être rattachées selon les cas.

Quels sont les différents types d’amortissements ?

Il existe cinq types d’amortissement différents : linéaire, dégressif, par unité de production, accéléré et spécifique.

L’amortissement linéaire

L’amortissement linéaire est le plus utilisé par les cabinets d’expertise comptable, il s’agit du type d’amortissement le plus cohérent pour la plupart des immobilisations courantes des entreprises (matériel de bureau, frais de recherches, installation techniques, site internet, constructions et matériel informatique par exemple).

Dans ce cas on répartit uniformément le coût de l’amortissement sur sa durée d’utilisation, c’est à dire que l’on divise la valeur nette comptable de l’actif par sa durée d’amortissement. De cette manière on obtient un montant fixe d’amortissement chaque année (avec un prorata sur la première et la dernière année d’amortissement).

Par exemple : la société Tiime achète un ordinateur portable le 01/07/2023 pour 1 200 € HT, la durée de vie de l’ordinateur est estimée à 3 ans. 

Ainsi la première année l’amortissement sera de : 1 000 / 3 x 6/12 (valeur nette comptable / durée de vie du bien x nombre de mois d’utilisation au cours de l’année) soit 200 € d’amortissements sur l’année qui seront constatés à la clôture de l’exercice.

L’amortissement dégressif

Il s’agit ici d’un amortissement où l’on va amortir plus rapidement le bien sur les premières années de sa vie.

La méthode de calcul dépend ici d’un taux d’amortissement que l’on ira appliquer chaque année à la valeur nette comptable de l’actif. Ce taux d’amortissement n’est pas fixé par l’Etat comme pour les durées prévisionnelles de vie des actifs selon la méthode linéaire, il convient donc de trouver une base cohérente pour la détermination du taux d’amortissement.

Cette méthode est très peu utilisée mais reste un usage dans certains pays ou dans le cas où l’actif est soit sujet à une obsolescence rapide ou à un usage intensif, cela permet alors de valoriser que le bien perd rapidement de la valeur les premières années.

Le taux d’amortissement dépendant de l’actif et de la réalité de l’environnement de l’entreprise, il convient de sélectionner la méthode d’amortissement dégressif selon les cas et en fonction des conseils de votre professionnel de l’expertise comptable.

L’amortissement par unité de production

La méthode d’amortissement comptable par unité de production est un moyen de calculer la perte de valeur d’un actif en estimant les unités produites annuellement et non en fonction de la durée de sa vie utile.

Selon cette méthode, on constate donc l’amortissement du bien selon l’avancement par rapport au total des unités pouvant être produites, ce nombre d’unités peut être déterminé avec le rythme de la production prévu du matériel.

Par exemple : la société Dupont achète une machine capable de produire des pièces métalliques pour 10 000 € le 01/07/2023, elle estime qu’elle pourra créer 1 000 000 de vis avec cette machine avant d’avoir à la remplacer. 

Entre juillet et décembre 2023 la société a créé 120 000 vis, à la clôture de ses comptes l’expert-comptable de la société Dupont constatera un amortissement pour : 10 000 x 120 000 / 1 000 000 (valeur nette comptable x unités produites / unités produites prévues sur la vie de l’actif) soit 1 200 € avec la méthode d’amortissement linéaire.

L’amortissement fiscal accéléré

Il s’agit d’un type d’amortissement particulier en principe proche de l’amortissement dégressif car il permet de constater une dotation aux amortissements plus forte durant les premières années de vie de l’actif.

Ce type d’amortissement est purement fiscal, il y aura donc un écart entre la comptabilité et la liasse fiscale transmise à l’administration fiscale en fin d’année.

Le principal avantage est de bénéficier à court terme d’une réduction d’impôt du fait de la réduction du bénéfice imposable et donc possiblement de dégager de la trésorerie (attention : sur la durée de vie du bien cet avantage est ramené à 0).

Cependant il est nécessaire dans ce cas de vous rapprocher de votre expert-comptable ou de votre interlocuteur au sein du cabinet d’expertise comptable pour valider l’intérêt au cas par cas notamment du fait de la divergences entre les règles comptables et fiscales.

L’amortissement spécifique

Certaines catégories d’actifs peuvent avoir des méthodes d’amortissements particulières qui ne sont pas amortissables en fonction du temps mais qui peuvent l’être en fonction de leurs caractéristiques, par exemple, un brevet peut être amorti sur sa durée de protection légale.

Dans ces cas particuliers votre expert-comptable vous préviendra à l’avance de l’impact de l’achat de ces actifs sur le résultat et le bilan de votre entreprise, il faudra donc le prévenir avant d’acheter les types d’actifs suivants : brevets, logiciels, marques, actifs financiers, fonds de commerce.

Les actifs non amortissables

Il existe certaines typologies d’actifs immobilisés qui sont exclues de la pratique de l’amortissement. Dans ce cas là, on conservera la valeur nette du bien sans constater de dépréciation avec le temps.

Parmi ces actifs on retrouve exclus de la pratique de l’amortissement : les terrains, les œuvres d’art et de collection, les titres de participation, le droit au bail, les immobilisations incorporelles à durée de vie indéterminée ou encore des actifs à destination de la vente.

Dans ces cas là on ne comptabilisera pas d’amortissement dans le bilan de l’entreprise et il n’y aura donc pas d’impact sur le résultat du fait de l’absence de comptabilisation des dotation aux amortissement.

Qu’est-ce qu’une dotation aux amortissements (définition) ?

La dotation aux amortissements est la charge enregistrée dans les états financiers permettant de représenter la dépréciation de l’actif au fur et à mesure de sa durée de vie.

Cela permet de représenter la consommation de l’avantage utile de l’actif pour l’entreprise.

Cette dotations est constatée selon les règles citées ci-dessus et concerne uniquement les actifs immobilisés possédés par l’entreprise.

Pourquoi amortir un bien ?

Il est à noté que l’administration définit l’amortissement comme obligatoire pour les biens ayant une valeur supérieur à 500 € HT et répondant à la définition d’un actif.

Cette dotation permet de constater la dépréciation (c’est à dire la perte de valeur) du bien selon la méthode d’amortissement retenue.

Comment calculer la dotation aux amortissements ?

La dotation aux amortissements est calculée par votre cabinet d’expertise au moment de l’établissement de vos comptes annuels ou lors d’une situation comptable. On parle alors d’annuité d’amortissement.

Afin de valoriser la perte de valeur des biens amortissables au fur et à mesure de leur vie, on détermine dans un premier temps la date de mise en service du bien qui sera la date de départ des dotations aux amortissements.

On prend ensuite les différents éléments à amortir selon si l’immobilisation prend en compte des frais de mise en service (notaire, transport, …), la composante essentielle de l’amortissement restant la dotation liée au bien principal.

Ensuite on créer les écritures comptables dans les comptes de la société afin de constater l’usure du bien.

Les règles comptables et fiscales de la dotation aux amortissements

Dans la plupart des cas, la comptabilité suit la fiscalité, dans ce cas la dotation aux amortissements produit une charge déductible du résultat fiscal de l’entreprise.

Cependant dans certains cas, comme pour l’amortissement d’un véhicule, les règles fiscales diffèrent des règles comptables. Ainsi la dotation aux provisions inscrite dans les comptes de l’entreprise constatant la perte de valeur du bien ne correspond pas à la législation fiscale en vigueur. Sur le plan fiscal, votre comptable réintègrera donc une partie de la dotation

Pour obtenir les limites de déductibilité des véhicules, je vous invite à vous rapprocher de votre professionnel de l’expertise comptable car ce montant diffère en fonction du véhicule.

L’amortissement accéléré vu plus haut fait partie des amortissements pouvant impliquer des différences entre comptabilité et fiscalité, on parle alors d’amortissement variable ou d’amortissement exceptionnel.

Il est à noter que dans certains cas ces amortissements doivent être validés par l’administration fiscale avant d’être effectués.

Que faire dans les comptes de la société ?

Lors de la production d’un bilan, il va falloir passer l’écriture de dotation aux amortissements.

Exemple : la société Dubois amorti un bien depuis le 01/01/2023 et clôture son exercice comptable au 31/12/2023. Le bien est un matériel industriel dont la durée de vie utile a été estimée à 5 ans et dont la valeur d’acquisition (mise en service comprise) est de 10 000 €.

Au 31/12/2023, le comptable passera l’écriture suivante :

   28154  Amortissement immobilisation corporelle    2 000,00
   6811  Dotations aux amortissements sur immobilisation corporelle    2 000.00

Ainsi le résultat de l’exercice se verra réduit de 2 000 € dû à la charge de la dotation, tandis que le bilan sera également réduit de 2 000 € car la valeur nette comptable du bien sera réduite.

La dotation aux amortissements et la Valeur Nette Comptable

La Valeur Nette Comptable (ou VNC) est la valeur du bien après dotation aux amortissements, c’est donc sa valeur en prenant en compte l’usure du bien.

Cette Valeur est réduite tous les ans selon la méthode d’amortissement retenue et est également utilisée pour faire un calcul de la plus value sur la vente du bien le moment venu.

Dans le détail de l’actif de la société (sur le bilan) nous verrons donc apparaître la valeur d’acquisition du bien et les amortissements ayant été pratiqués jusqu’alors. La soustraction de ces deux éléments donne la valeur nette comptable.

Nos conseils d’experts-comptables sur la dotation aux amortissements

La dotation aux amortissements est une composante importante de la capacité d’auto-financement, en effet il s’agit d’une charge comptable ne produisant pas de décaissement (hors première année lors de l’achat du bien), cette dotation est donc à réintégrée lors du calcul de la capacité d’auto-financement de la société.

Ainsi il s’agit d’une façon de prévoir au mieux son imposition car il s’agit d’une charge récurrente ne produisant pas de décaissement de trésorerie.

D’un point de vue du bilan, il faut regarder le vieillissement des immobilisations comme critère important de surveillance des comptes : si vous observer que le matériel que vous utilisez régulièrement pour votre exploitation a une valeur nette comptable se rapprochant de 0 € alors il peut être intéressant de les renouveler car cela signifie que les biens doivent être usés.

Les questions courantes sur les dotations aux amortissements

Dotation aux amortissements actif ou passif ?

La dotation aux amortissement se trouve à l’actif du bilan dans la section de l’actif immobilisé. On y retrouve alors le prix d’acquisition en valeur positive et les amortissements pratiqués en valeur négative, le total des deux nous donne la valeur nette comptable qui est inscrite dans le total de l’actif.

Dotation aux amortissements charge ou produit ?

La dotation aux amortissements est une charge déductible du résultat comptable et fiscal de l’entreprise, dans certains cas, des reprises sur provisions peuvent être pratiquées produisant donc un produit exceptionnel dans les comptes de la société.

Dotation aux amortissements charge fixe ou variable ?

Bien que la valeur de la dotation puisse varier d’une année sur l’autre selon la méthode d’amortissement retenue et les décisions prises, elle est considérée comme une charge fixe de l’entreprise au motif qu’elle représente la répartition du coût d’un actif sur sa durée de vie utile et que sa méthode de calcul est déterminée à l’avance donc prévisible.

 

 

Vous souhaitez créer votre entreprise ou êtes déjà entrepreneur et vous voulez des astuces comptables ?

Inscrivez-vous à notre Newsletter pour ne rien rater de nos événements, nos conseils, et bien plus encore ! S’inscrire