Dernière mise à jour le 13 novembre 2024
- La RSE et ses enjeux : La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) implique une approche intégrant des dimensions sociales, environnementales et économiques dans la gestion des entreprises, influençant ainsi leur performance globale.
- Les avantages de la démarche RSE : Mettre en place une politique RSE améliore l’image de l’entreprise, renforce la productivité, favorise l’engagement des collaborateurs et attire des investisseurs et partenaires responsables.
- Les étapes pour déployer une RSE efficace : Préparer (référent RSE), structurer (identifier les ressources et parties prenantes), déployer (plan d’action concret) et communiquer (partage des résultats et actions).
- Les labels RSE et le bilan carbone : L’obtention de labels RSE renforce la crédibilité de l’entreprise, tandis qu’un bilan carbone permet de mesurer et de réduire son empreinte écologique, un critère souvent exigé pour la labellisation.
Introduction
La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) désigne la contribution des sociétés au développement durable.
Définie en 2010, la norme ISO 26 000 s’adresse ainsi à toutes les entreprises, sans distinction de taille, de forme juridique ou de secteur d’activité. Elle englobe des thématiques centrales influant sur la performance globale des entreprises en tenant compte, par conséquent, des dimensions sociales et environnementales de l’organisation, en complément des aspects économiques et financiers.
Depuis la loi PACTE de 2010, la France intègre désormais un cadre législatif qui oblige toutes les nouvelles sociétés créées à inclure ces dimensions dans leur objet social. Ce cadre leur permet également de définir une « raison d’être » inscrite dans leurs statuts, offrant une orientation plus durable et responsable. De surcroît, la réforme a introduit le statut juridique d’entreprise à mission pour les sociétés qui souhaitent un suivi structuré de leurs objectifs sociétaux.
Quels intérêts une entreprise peut-elle avoir à entreprendre une démarche de RSE ?
La démarche RSE offre des avantages considérables pour l’image et la santé économique de l’entreprise.
En prenant conscience de sa responsabilité morale, l’entreprise montre sa volonté d’améliorer la qualité de vie de ses parties prenantes. Elle devient ainsi plus attractive pour ses clients, ses collaborateurs, et parfois même ses fournisseurs et investisseurs, qui font des choix financiers et contractuels en fonction de ces critères. Cette nouvelle attractivité génère de nombreux avantages, comme la valorisation de la marque et un meilleur accès aux capitaux.
De plus, le principe même de la démarche, qui favorise l’économie et la responsabilité dans l’utilisation des ressources, améliore la productivité. Elle permet également d’atteindre de meilleures performances économiques. L’implication des salariés peut aussi augmenter en partageant des valeurs communes et en développant un sentiment d’appartenance. Cela bénéficie à la fois à leur bien-être et à la croissance de l’entreprise.
Enfin, cette approche permet d’anticiper et de prévenir les risques liés aux évolutions de l’environnement de l’entreprise. Cela renforce la confiance que ses partenaires lui accordent.
Comment mettre en place un projet RSE dans son entreprise ?
Il est préférable de se rapprocher du conseiller de la CCI qui pourra guider l’entreprise dans l’analyse préalable.
Ces échanges permettront de collecter des données en rapport avec les pratiques économiques, relationnelles et directionnelles, et d’obtenir des conseils sur les engagements pris pour améliorer l’impact de la société.
Après une évaluation approfondie des opportunités et des menaces de l’entreprise, un état de synthèse est préparé afin de définir le plan d’action à suivre. D’ailleur il conviendra donc de suivre une méthode en étapes afin de mettre en place ce plan d’action :
1 – Préparer > Définir un référent RSE et/ou un groupe de travail, les objectifs à atteindre, se former sur la démarche RSE…
2 – Structurer > Identifier les parties prenantes, les ressources matérielles et humaines disponibles, auto-évaluer les actions en cours ou à développer et les axes d’amélioration…
3 – Déployer > Construire le plan d’action en sensibilisant toutes les parties internes et externes, faire participer les équipes au déploiement de la démarche RSE…
4 – Communiquer et valoriser > Etablir un plan de communication en participant à des évènements ponctuels, partager son engagement sur les réseaux sociaux et internet…
Quels sont les 7 piliers d’une politique RSE ?
Ainsi ce plan d’action reprendra les objectifs à atteindre pour les dirigeants de l’entreprise, ils doivent donc prendre en compte les 7 piliers suivants :
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Gouvernance de l’organisation :
La façon dont est organisée l’entreprise sur le plan décisionnel et stratégique. Elle permet de faciliter la mise en place de processus et de structures en vue d’atteindre les objectifs fixés. Cette organisation nécessite d’identifier les valeurs de l’entreprise, de définir sa stratégie à court et long terme et de choisir des indicateurs de performance pertinents pour une gestion pérenne.
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Droits de l’Homme :
Le respect des droits fondamentaux des personnes est une responsabilité universelle. Pour ce faire, le devoir de vigilance des acteurs est primordial. En effet, cette question repose sur la capacité de l’organisation à identifier les risques au sein de sa propre structure mais également dans le territoire qu’elle occupe.
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Relations et conditions de travail :
Cette notion se concentre essentiellement sur le développement du capital humain. Il s’agit de s’assurer du bien-être des collaborateurs au sein de l’entreprise, en veillant à leurs conditions de travail, leur sécurité et en promouvant le dialogue et l’équité. Le plan d’action devra donc prendre en compte son implication dans le respect de la législation en vigueur.
Environnement :
Toute entreprise a forcément un impact environnemental plus ou moins important en fonction de son type d’activité, mais également de ses choix. Ce point repose sur 4 éléments clés :
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- la prévention de la pollution (émissions de CO2, rejets de substances nocives dans l’eau ou la terre, production et traitement des déchets…)
- l’utilisation de ressources durables (efficience énergétique et isolation, écoconception…)
- l’atténuation des changements climatiques (réduction des gaz à effet de serre…)
- la protection de l’environnement et de la biodiversité (utilisation des sols et des ressources naturelles de manière durable).
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Loyauté des pratiques :
Ce concept est l’approche éthique des affaires. Elle prend notamment en compte la lutte contre la corruption, le respect de la propriété intellectuelle et physique, l’engagement politique responsable, l’information transparente et la concurrence loyale. L’entreprise pourra montrer son intégrité de multiples façons, en sélectionnant scrupuleusement des fournisseurs engagés et locaux. en répondant à des critères strictes concernant sa chaîne de production et de sous-traitance et en vérifiant l’application de ses critères RSE grâce à un cahier des charges dédié.
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Protection des consommateurs :
Ce domaine d’action est essentiel dans la démarche RSE. L’entreprise doit se consacrer à la protection des consommateurs et à leurs données privées, veiller à ce que les produits qu’elle mets en vente soient consommés de manière durable (éviter la surconsommation), mais aussi éduquer et sensibiliser le grand public et mettre en place des pratiques loyales en matière de commercialisation, de partage des informations et de respects des clauses contractuelles non abusives.
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Communauté et développement local :
Cette notion plus large englobe l’intérêt général et l’investissement local dans la société, par la création d’emplois, le développement des compétences et des technologies, les actions autour de la santé etc… Le tout est de contribuer à la richesse de son territoire et de la communauté par son implication et son influence.
Quels indicateurs choisir pour suivre la performance de la stratégie RSE ?
Le choix des indicateurs de performance est essentiel pour suivre l’évolution de la stratégie RSE et veiller à sa réalisation. Une méthode permet d’identifier les facteurs clés les plus pertinents pour l’organisation en choisissant des indicateurs SMART :
- Spécifique (objet clair pour l’ensemble des parties prenantes)
- Mesurable (quantifié ou quantifiable)
- Atteignables (ambitieux et réalisable par les collaborateurs)
- Réaliste (prendre en compte les moyens et le temps nécessaires)
- Temporellement défini (une période définie avec des échéances)
De plus, les indicateurs choisis doivent porter sur les 3 piliers principaux de la stratégie RSE.
- Indicateur environnementaux > émissions des gaz à effet de serre en tonne de CO2 par an, part de production en France, empreinte carbone de l’entreprise et des parties prenantes, nombre de kilomètres parcourus par an, part de déchets recyclés ou non, part des emballage en fonction des matières employées, consommation énergétique, consommation d’eau…
- Indicateurs sociaux > nombre de salariés en fonction du type de contrat (CDI, CDD…), pourcentage hommes/femmes et postes concernés, indice de formation des salariés, indice de satisfaction des conditions de travail, écarts de rémunération entre les genres, taux de turn-over, taux d’absentéisme, part d’investissements responsables, nombre de jours télétravaillés…
- Indicateurs économiques > pourcentage d’exportations et d’importations dans la production d’un produit, nombre de fournisseurs engagés RSE ou labellisés, part des ventes et achats responsables, ressources allouées à la démarche RSE, répartition du capital social, part des investissements responsables et locaux…
Qu’est-ce que le rapport RSE ?
Le rapport RSE est un document officiel et périodique publié par l’entreprise et qui retranscrit ses actes et ses résultats en matière de responsabilité sociétale.
Ce rapport est rendu obligatoire depuis la loi Grenelle II en 2010 pour les entreprises qui sont cotées en bourse et pour celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 100 millions d’euros ou qui ont une masse salariale supérieure à 500. Cette mesure concerne donc essentiellement les grandes entreprises qui doivent produire un document annuel, la DPEF (Déclaration de Performance Extra-Financière), dans lequel elles partagent leur Reporting RSE. Cela permet d’inciter les acteurs majeurs de l’économie actuelle à plus de transparence.
Cependant, les autres sociétés (TPE et PME) peuvent également s’engager volontairement dans cette démarche et prendre part au changement. Elles en sont d’ailleurs les acteurs clés car elles représentent la très grande majorité des entreprises en France (99,9%).
Comment rédiger le rapport RSE ?
Pour rédiger ce rapport, plusieurs modèles existent. Il est conseillé de respecter une structure logique détaillant les actions mises en place et les indicateurs utilisés dans des volets regroupés par thématiques :
- Volet social > questions liées à l’emploi, à la répartition de la masse salariale, aux rémunérations…
- Volet environnemental > organisation de l’entreprise autour de la lutte contre la pollution et mesures pour la gestion des déchets, l’utilisation de ressources durables, la gestion énergétique, la protection de la biodiversité…
- Volet sociétal > actions établies en faveur du territoire, choix des partenaires, mécénat, lutte contre la corruption…
- Bilan Carbone > à intégrer dans le rapport et permettant d’évaluer l’impact de l’entreprise sur le réchauffement climatique. Il n’est obligatoire que pour la chaîne de production et d’approvisionnement directe de l’entreprise (scopes 1 et 2), mais il peut être intéressant de l’élargir et de prendre en compte l’empreinte carbone réelle de l’entreprise.
Le format quant à lui peut être plus innovant et créatif, il est aussi important que le fond. Le but étant que le rapport soit lu par le plus d’acteurs possible, il peut être intéressant de soumettre l’idée à une équipe spécialisée en communication et marketing.
Quelles actions RSE peut-on mettre en place ?
Voici quelques exemples concrets de ce que représente le programme RSE au quotidien dans l’entreprise :
- Management et communication en interne :
- Informer les collaborateurs de la politique RSE et les former
- Communiquer sur les actions menées
- Valoriser les efforts des salariés
- Aménager des espaces de travail optimisés et agréables
- Faciliter le recours au télétravail
- Promouvoir la diversité et l’égalité hommes-femmes
- Garantir la sécurité et la santé
- Gouvernance et environnement :
- Favoriser des pratiques commerciales équitables
- Etablir des règles pour les achats responsables
- S’assurer que la supply chain respecte la DDHC (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen)
- Mettre en place une politique anti-corruption
- Améliorer la gestion des déchets dans l’entreprise (réparation, recyclage, zéro-déchets…)
- Alimenter les infrastructures en énergies renouvelables lorsque cela est possible
- Réduire la consommation de papier et optimiser le stockage numérique
- Travailler avec des fournisseurs respectueux de l’environnement
- Encourager la mobilité durable (mobilités douces, transports en communs…)
- Responsabilité socio-économique :
- Soutenir les initiatives locales et les petites entreprises
- Consommer des produits locaux
- Participer à des projets communautaires
- Faire des actions de mentorat et de formation sur son domaine d’expertise
- Adopter le mécénat de compétences
- Créer des opportunités d’emploi diverses (temps pleins, stages, alternances…)
- Parrainer des projets sportifs et éducatifs
Astuce : Pour démarrer une démarche RSE, concentrez-vous d’abord sur des actions réalisables avec un impact visible à court terme, comme l’amélioration des conditions de travail ou la réduction des déchets, pour motiver vos équipes et démontrer concrètement les bénéfices de la RSE.
Comment obtenir un label RSE pour mon entreprise ?
Un label RSE est une attestation de garantie délivrée par une tierce partie qui caractérise la démarche RSE mise en œuvre par l’entreprise. L’obtention d’un label est un processus long qui fait forcément l’objet d’un contrôle externe, mais c’est ce qui permet également à l’entreprise de se valoriser plus qu’avec une simple charte ou évaluation.
En plus de la crédibilité gagnée sur la mise en place de la démarche RSE grâce aux labels, l’entreprise sera plus accompagnée dans sa transition et bénéficiera d’un outil de communication pour valoriser sa démarche auprès de ses parties prenantes.
Aujourd’hui, de nombreuses structures peuvent exiger certains labels de leurs partenaires, cela devient donc un véritable avantage concurrentiel.
De plus, les entreprises labellisées on un taux de croissance moyen supérieur à celui des entreprises françaises de moins de 250 salariés : 7,6% contre 1,6% !
Il existe différents labels :
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Labels généralistes (évaluation globale) :
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- B-Corp > entreprises à but lucratif seulement et reconnu à l’international, garantie d’une gestion solide intégrant la raison d’être, possibilité d’obtenir des bourses et renouvelable tous les 3 ans
- LUCIE > label indépendant français développé en partenariat avec AFNOR Certification, formation de 2 jours à la RSE
- Engagé RSE > Référence internationale créée par l’AFNOR valable 3 ans
- Positive Company > certification européenne made in France avec prise en compte des parties prenantes et dont le bilan carbone est un critère de notation, valable 3 ans avec audit annuel
- EcoVadis > structure indépendante proposant un service d’évaluation complet de la RSE avec un questionnaire adapté au secteur d’activité et attention portée sur l’empreinte carbone
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Labels thématiques (concentrés sur un aspect RSE précis) :
- Great Place To Work > Valable 1 an et obtenu si au moins 65% des réponses sont positives à une enquête sur le bien-être au travail (Trust Index©)
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Labels sectoriels (valorisation dans un secteur spécifique) :
- Enseigne responsable > enseignes inscrites dans une démarche responsable
- Bio Entreprise Durable > pour les PME réalisant au moins 10% du CA en bio)
- Coopératives So Responsables > pour les coopératives, mesure de la prise en compte des enjeux agroalimentaires et information des clients sur la qualité des produits proposés
- Commerçant Responsable > preuve des engagements environnementaux et relationnels pour un point de vente et son impact territorial
Qu’en est-il du bilan carbone ?
Lors du diagnostic préalable au plan d’action RSE, il peut être utile de réaliser un bilan carbone avant la labellisation.
Cet outil analyse et quantifie les émissions de gaz à effet de serre, directes et indirectes, générées par l’entreprise. Il permet ensuite de définir la politique environnementale à mettre en place.
La plupart des labels exigent un engagement des entreprises sur ce point pour obtenir des points ou remplir des critères de notation. Par conséquent, il est recommandé, voire obligatoire, de réaliser cette étape dans le processus RSE.
Aujourd’hui, des logiciels SaaS ou des solutions web gratuites permettent de mesurer facilement l’empreinte carbone de l’entreprise.
Quelques exemples d’entreprises qui appliquent une démarche RSE :