Dernière mise à jour le 23 septembre 2024
Comme pour tous les dirigeants qui ouvrent leurs entreprises, se pose souvent la question sur l’avenir : La retraite.
Une fois embarquée dans notre nouvelle aventure de Freelance, notre ambition première devient l’augmentation de notre chiffre d’affaires sans pour autant penser à la retraite.
Les difficultés économiques survenues ces derniers temps poussent à se poser des questions sur l’incertitude de la retraite en France.
Vous avez fait le choix de vous lancer, et vous souhaitez ne pas perdre vos avantages pour votre retraite ? Nous sommes là pour vous éclairer afin d’anticiper votre départ en retraite ! N’ayez plus peur pour votre avenir !
Comprendre le Paysage de la Retraite pour les Freelances
Le choix de votre statut juridique sera votre fil conducteur !
En tant que Freelance vous avez deux possibilités en matière de régime social qui s’offrent à vous selon votre choix : Travailleur non salarié (TNS) ou Assimilé salarié.
Si vous avez fait le choix de la SASU ou SAS, vous êtes assimilé salarié !
Qui dit « assimilé salarié », dit fiches de paie et vous cotisez à la retraite de base uniquement via ces dernières. Si au contraire, vous avez opté pour une entreprise individuelle (EI), une EURL ou SARL, vous êtes TNS. Consulter notre article sur le départ à la retraite d’un gérant de SARL.
Peu importe votre statut, vous cotisez aux régimes de retraite de base et complémentaire de manière obligatoire, par le biais des cotisations sociales générées par votre rémunération.
Comment choisir son statut juridique ? Nous vous expliquons tout ici.
Comment cotiser pour la retraite en freelance ?
Retraite de base et Freelance
Le mode de calcul de la retraite de base, peu importe le statut, est le suivant :
- Vous devez valider 172 trimestres pour avoir une retraite à taux plein *
- Atteinte du taux plein obligatoire à 67 ans (même sans avoir tous ses trimestres)
Les conditions de validation de trimestres sont les mêmes pour tout le monde.
Pour valider un trimestre, il faut au minimum avoir gagné 1 725€ sur le trimestre (soit trois mois).
Les trois mois en question sont évidemment :
- De janvier à mars
- D’avril à juin
- De juillet à septembre
- D’octobre à décembre
Si, lors de votre départ en retraite, il vous manque des trimestres, vous subirez une décote et votre retraite sera alors impactée négativement.
À l’inverse, si vous partez avec plus de trimestres que prévu, vous subirez alors une surcote.
À savoir : Vous continuez à cotiser des trimestres lorsque vous êtes en arrêts maladie et lorsque vous percevez des aides de Pôle emploi (Hors RSA).
*Une retraite à taux plein vous permettra de percevoir une pension de retraite de la part de la Sécurité sociale sans décote.
La retraite complémentaire en Freelance
Contrairement à la retraite de base, la retraite complémentaire est liée aux revenus et liés à l’activité : plus je me rémunère, plus je cotise à des points.
L’assimilé salarié cotisera à la caisse Agirc-Arrco à hauteur de 16% de son salaire brut et le TNS à la RCI ou à la CIPAV (selon son activité) sur une base de 8 à 10% de son salaire net.
Il cotisera moins qu’un salarié sur l’aspect de retraite complémentaire, soit 7% jusqu’à 40 784€ et à partir de 8% entre 40 784€ à 175 968€.
Micro-entreprise et retraite
Contrairement aux TNS et assimilés salariés, la validation des trimestres est liée au chiffre d’affaires auprès de l’Urssaf. Les seuils sont fixés en fonction de la nature de l’activité.
Mais c’est également par validation des trimestres qu’est calculée sa retraite.
Calcul retraite freelance
Retraite de base :
50% * de la moyenne des 25 meilleures années de revenu retenu, (dans le respect du PASS : plafond annuel de la sécurité sociale) * (le nombre de trimestres acquis / le nombre requis selon l’année de naissance de l’assuré.)
Je suis freelance, à quel âge puis-je partir à la retraite ?
L’âge de départ à la retraite légale reste le même pour tout le monde :
Année de naissance | Nombre de trimestres requis | Âge légal de départ |
1960 | 167 trimestres | 62 ans |
01/01/61 -> 31/08/61 | 168 trimestres | 62 ans |
01/09/61 -> 31/12/61 | 169 trimestres | 62 ans et 3 mois |
1962 | 169 trimestres | 62 ans et 6 mois |
1963 | 170 trimestres | 62 ans et 9 mois |
1964 | 171 trimestres | 63 ans |
1965 | 172 trimestres | 63 ans et 3 mois |
1966 | 172 trimestres | 63 ans et 6 mois |
1967 | 172 trimestres | 63 et 9 mois |
A partir de 1968 | 172 trimestres | 64 ans |
Si vous êtes maman :
Vous obtenez 8 trimestres de base en plus (4 au titre de la naissance, et 4 au titre de l’éducation). Vous pouvez donner la moitié au père si vous le souhaitez uniquement lorsque votre enfant à entre 4 ans et 4 ans et demi. Cette règle s’applique pour chaque enfant.
Rachat de trimestres :
S’il vous manque des trimestres, vous pouvez toujours racheter des trimestres auprès de votre caisse de retraite. Le prix varie selon l’âge, plus j’attends, plus cela coûtera cher. (L’âge maximum pour racheter ces derniers est de 66 ans)
Exemple : Mylène à 53 ans et se rend compte qu’à 64 ans, elle n’aura pas les 172 trimestres, elle peut alors anticiper et acheter des trimestres auprès de sa caisse de retraite pour combler le manque de trimestre qu’elle subira lors de son départ à la retraite. Elle devra alors payer 5 300€ soit (53 x 100€) * le nombre de trimestres manquants.
Le cas de la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
Le président de SASU/SAS peut se verser un salaire. Il va donc cotiser au régime de retraite de base sur le montant de sa rémunération brute, au même titre qu’un salarié du secteur privé (limitée à 1 PASS).
En revanche, le président de la SASU ne sera pas soumis aux cotisations de l’assurance-chômage, il ne pourra donc pas percevoir d’allocation-chômage en cas de cessation d’activités.
Afin de percevoir le minimum retraite, le président de la SASU doit obligatoirement se verser un salaire mensuel, car les cotisations payées à l’URSSAF (pour le compte de l’AGIRC-ARRCO) ainsi que ses trimestres vont permettre de valider ses droits à la retraite.
Attention : Pour valider 1 trimestre, le président assimilé salarié doit se verser au minimum 1522.50€ de salaire brut soit (6090 € par an).
Dans ce cas, si tous ses trimestres ont été cotisés, le freelance pourra espérer partir à la retraite à l’âge de 64 ans avec ses 172 trimestres de cotisations.
En revanche, si le président ne se verse pas de salaire, mais uniquement des dividendes, alors il n’y aura pas de cotisations sociales et donc ses droits à la retraite ne seront pas validés. Les dividendes ne sont pas considérés comme de la rémunération, mais comme des revenus de capitaux mobiliers.
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
Gérant associé unique :
Le gérant unique est un travailleur non salarié affilié au régime de la Sécurité Sociale des Indépendants. La sécurité sociale des indépendants est dépendante de l’URSSAF pour les cotisations, la caisse d’assurance retraite et la caisse d’assurances-maladie.
Il existe trois caisses de retraite pour les freelances :
- La Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) : La retraite sera gérée par cet organisme si le gérant exerce une activité de profession libérale.
- La Caisse nationale des barreaux français (CNBF) : Concerne la profession d’avocat
- Mutualité sociale agricole (MSA) : Concerne les exploitants agricoles
En tant que TNS, des cotisations sociales minimales seront versées, qu’il y ait une rémunération ou non.
À savoir, si la société est soumise à l’IR, des cotisations sociales devront également être versées (calculées sur la base du bénéfice). Au contraire, si elle est soumise à l’IS, les cotisations sociales seront calculées sur la base de la rémunération des dirigeants.
Que vous soyez dirigeant, salarié ou indépendant, il existe des solutions de retraite par capitalisation pour optimiser votre pension de retraite comme le PER (plan épargne retraite).
Gérant non associés :
Le gérant non associé possède statut d’assimiler salarié. Ce dernier, comme président de la SASU, va donc cotiser à l’URSSAF. Sa retraite va donc relever de l’assurance retraite du régime obligatoire et de l’AGIRC-ARRCO (pour la retraite complémentaire).