Dernière mise à jour le 30 juillet 2024

Je viens juste de raccrocher d’une conversation avec Nicolas, un freelance en train de démarrer sa première activité de conseil. Nicolas a 47 ans et un passé de cadre commercial en grande entreprise. Selon ses mots, “j’avais tout le confort : une voiture de fonction, un treizième mois, des primes, bref, le top de ce qu’un salarié peut espérer”. Mais est-ce réellement tout ce que l’on peut attendre de sa vie professionnelle ? Du confort ? Pour Nicolas, après plus de 20 ans à gravir les échelons, il était temps de relever de nouveaux défis.

Alors voilà, 2 ans, c’est le temps d’incubation et de maturation qu’il a pris pour oser franchir le pas. Il a sillonné les conférences, les apéros networking, les formations en ligne pour se parer au maximum à l’aventure de l’indépendance. Et à quelques semaines seulement du lancement officiel de son activité, il se remémore les remarques de ses amis, salariés, à l’annonce de sa démission :

  • “Mais comment peux-tu quitter tous ces avantages durement gagnés” ?
  • “Comment vas-tu faire si jamais ça ne marche pas” ?
  • “Comment vas-tu t’y prendre pour gagner un salaire aussi élevé que maintenant” ?
  • “Pourquoi renonces-tu à tout pour te lancer dans quelque chose qui ne marchera peut-être pas” ?

Lorsque j’entends ces questions par rapport à ma propre activité de freelance, j’ai 3 réponses qui me viennent en tête :

  1. Réponse agacée : “attends, ne bouge pas, je vais demander à Madame Irma et je reviens”.
  2. Réponse énervée : “heureusement que ton patron n’a pas renoncé face à ces questions sinon tu n’aurais pas de boulot”.
  3. Réponse bienveillante (évidemment celle que j’utilise le plus souvent) : “j’apprends en faisant et j’ai confiance en l’avenir.”

Lancer son activité, c’est le début des montagnes russes émotionnelles qui vous apporteront vos doses quotidiennes d’adrénaline, de désespoir, d’excitation et d’espoir. Tout ça parfois en l’espace de 5 minutes. Alors avouez ! Je sais très bien que vous détestez ces moments où vos amis et votre famille vous demandent comment vous allez vous en sortir ? Et vous, dans le pire des cas de péniblement bafouiller que vous ne savez pas, ou de détailler votre stratégie commerciale à 1 an dans le meilleur cas ? Qu’il s’agisse du moment de l’annonce à ses proches ou d’une discussion amicale avec des inconnus, les remarques seront toujours au rendez-vous.

Astuce n°1 : vous êtes un explorateur

 

Vous avez peut-être décidé d’être freelance par passion, par nécessité ou par volonté. Moi j’ai décidé d’être freelance, car je voulais prendre mes propres décisions. Je voulais pouvoir choisir d’explorer des pistes, d’innover dans mon métier, d’apprendre ce que je voulais quand je voulais. Je me sens l’âme d’une exploratrice ! Je suis d’ailleurs récemment tombée sur une étude qui expliquait pourquoi les entrepreneurs étaient les explorateurs du XXIᵉ siècle : les êtres humains ont un besoin bien plus fort que celui du confort. Un besoin qui pousse à larguer les amarres vers l’inconnu, à prendre des risques, à naviguer à vue : le besoin d’explorer l’inconnu.

Un entrepreneur va repousser de nombreuses limites : celles de sa personne (sera-t-il capable d’assumer les responsabilités du chef d’entreprise ?), celle du business (ma manière de pratiquer mon métier apportera-t-elle de vraies solutions ?) et celle du temps (la conjoncture économique est-elle suffisamment bonne pour lancer mon business aujourd’hui ?).

Soyez fier d’être un explorateur ! Si vous passez des moments difficiles, pensez à Christophe Colomb qui ne savait pas combien de temps allait durer la traversée de l’Atlantique alors qu’il affirmait à son équipage que la traversée ne durerait que quelques jours. Vous non plus n’avez pas encore toutes les réponses face à votre avenir. Tenez la barre et maintenez le cap : vous arriverez forcément à destination (mais peut-être pas celle à laquelle vous pensiez).

Astuce n°2 : tordez le cou à la peur

 

Il est essentiel de garder à l’esprit que les questions que l’on vous pose cachent avant tout les peurs de vos interlocuteurs. C’est eux qui se demandent comment ils s’en sortiraient s’ils se retrouvaient à votre place. Devoir faire face aux incertitudes et aux peurs des autres peut-être difficile quand vous-même n’êtes pas suffisamment assuré de vos choix. C’est comme si vous passiez un perpétuel entretien d’embauche où votre recruteur ne parlait pas la même langue que vous.

Lorsque j’ai démarré mon activité de freelance ou quand je passe des périodes plus compliquées, je me mets parfois à ressasser ces questions désagréables. Je me dis même parfois qu’ils avaient peut-être raison après tout. Et puis finalement, l’exploratrice qui est en moi reprend le dessus, car je ne voudrais pas faire autrement. L’échec est une peur que nous avons tous, salariés ou freelances, qui fait partie du processus d’apprentissage et de progression dans la vie. Alors n’ayez pas peur de dire où vous en êtes, ce que vous avez réussi ou raté : vos interlocuteurs s’habitueront et pourront parfois être de bons conseils.

 

Astuce n°3 : mon pyjama, ma cravate et moi

Une légende urbaine à la vie tenace est celle du salarié qui pense que vous, freelance, bossez tranquillement en pyjama depuis votre lit douillet, à des heures improbables. Quoi de plus énervant que ce genre de remarque ? La liberté du freelance est de choisir sa manière de gagner le salaire qu’il souhaite et cela de la manière qui lui paraît la plus efficace. Difficile de faire comprendre ce concept à un salarié issu du système 9h-18h. Pour lui, cerise sur le gâteau, il est même possible que vous soyez disponible à 16h pour aller chercher votre petit cousin au collège. Quelle aubaine : vous êtes chez vous donc dérangeable à tout instant !

Stop, stop, stop à ces idées reçues ! Vous avez la chance d’être à une époque où les freelances deviennent de plus en plus nombreux et où la tendance est à la hausse. Il est temps d’en finir avec cette vision négative des choses. À tous ceux qui bossent en pyjama à 2h du mat’ : annoncez avec fierté à quel point cela vous rend productif. À tous ceux qui s’habillent en costard-cravate pour bosser depuis leur salon de 6h à 15h : faites comprendre que le lever du jour vous apporte la dose de créativité dont vous avez besoin. Soyez fier de votre manière de travailler et assumez vos choix.

 

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Nous les indépendants, les entrepreneurs, les freelances, sommes les électrons libres du monde du travail. Vos amis, votre famille issus du monde du salariat répondent à d’autres codes. Faites entendre vos méthodes de travail, vos avis, vos techniques d’indépendants pour faire grandir ce monde du travail qui laisse peu de place à la diversité. Vous avez votre place, revendiquez-la, chaque professionnel y gagnera !

“Le meilleur moyen de prédire le futur, c’est de le créer vous-même” – Peter Diamantis (ingénieur, physicien et entrepreneur)

 

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