Dernière mise à jour le 29 août 2023

Le renchérissement du coût de l’argent force les entreprises à changer de comportement vis-à-vis du cash. Les liquidités ne sont plus une ressource abondante et peu coûteuse. Par conséquent, les enjeux de gestion de trésorerie vont reprendre le devant de la scène.

Voici 7 conseils pour bien gérer la trésorerie de votre entreprise

Distinguez clairement Chiffre d’Affaires, Cash flow, Trésorerie et BFR

Pour prendre en main les rênes de votre trésorerie, il faut commencer par poser les bons mots sur les concepts.

En comptabilité d’engagement, le chiffre d’affaires correspond au montant facturé des services et des prestations. Il s’exprime hors taxes.

Le cash flow, ou flux de trésorerie, quant à lui, désigne les sommes encaissées par l’entreprise. Comme vous le savez, il peut s’écouler plusieurs mois entre la facturation et l’encaissement… Si tant est que le client paye ! En outre, le cash flow inclut la TVA. Les sommes perçues sont donc supérieures au chiffre d’affaires, mais la TVA devra être reversée au fisc : l’entreprise n’en réalise que la collecte.

Le niveau de trésorerie désigne quant à lui le solde bancaire, observé à un instant T. Il est par nature volatil, puisque chaque jour, le compte bancaire enregistre des mouvements entrants et sortants.

Enfin, le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est une vision analytique du cash flow. Il désigne la trésorerie nécessaire pour faire face au décalage de trésorerie temporel entre décaissements et encaissements. En effet, une vente entraîne aussi des coûts, qui sont en général payés avant la prestation (achat de matières, salaires..). Car avant de pouvoir facturer et encaisser un client, il faut déjà assurer la prestation et les coûts associés !

À la lecture de ces définitions, pourtant simples, on comprend déjà que la gestion de la trésorerie d’une entreprise n’est pas une mince affaire…

Faites des prévisions de trésorerie

Cette étape est indispensable. Pour vous projeter dans l’avenir, et savoir de quelle trésorerie votre entreprise a besoin, vous devez avoir un budget de trésorerie. Et ce dernier est bien différent du budget financier classique !

En effet, le budget tel qu’on le conçoit habituellement ne présente qu’une vision comptable de l’avenir : les ventes et les coûts à la fin de l’année, ou à l’échelle trimestrielle.

Ce budget sert à estimer le résultat de l’exercice, mais il ignore la trésorerie, c’est-à-dire le cadencement temporel des flux financiers au cours de l’année : à quelle date les recettes mentionnées au budget seront-elles encaissées ? À quelle date les dépenses seront-elles réglées ?

Passer d’un budget comptable à un budget de trésorerie est un art divinatoire complexe. Ce n’est pas une science exacte : tous les trésoriers sont habitués à faire “au mieux”, selon leur connaissance des flux de l’entreprise, de la saisonnalité de ses affaires… mais aussi de leur intuition.

Le budget de trésorerie, bien différent du budget comptable, révélera parfois des besoins de financement, même si l’exercice est bénéficiaire. Il jouera le rôle de boussole financière tout au long de l’exercice.

Négociez efficacement avec vos partenaires, clients et fournisseurs

Nous avons évoqué plus haut le BFR, le Besoin en Fonds de Roulement. C’est un niveau de trésorerie qui permet de faire face à la vie courante de l’entreprise. Il joue le rôle d’amortisseur de tous les cahots que peut connaître la trésorerie.

Pour augmenter sa trésorerie et éviter de devoir trouver des financements externes tel que l’endettement bancaire ou le découvert, il faut se faire payer le plus tôt possible et payer ses fournisseurs le plus tard possible. Il faut donc envoyer les factures illico presto et relancer sans cesse ses clients… mais attendre le dernier moment pour régler ses propres factures.

Bien entendu, c’est un bras de fer qui s’engage puisque les partenaires ont un intérêt totalement opposé.

Plutôt qu’un conflit, il faut y voir un levier de négociation commerciale. Si vous êtes “large” sur la trésorerie, vous pouvez concéder à vos clients des délais de paiement qui seront sans doute appréciés. Vous pouvez aussi proposer à vos fournisseurs d’être payés comptant, en échange d’une ristourne ou de quelques services offerts.

La gestion de trésorerie peut ainsi être au service des achats et de l’effort commercial !

Sensibilisez les parties prenantes en interne

Vos commerciaux et vos acheteurs font donc partie prenante de la gestion de trésorerie. N’hésitez pas à créer des ponts entre services, pour mieux coordonner les intérêts de chacun.

Si vous êtes dans un point bas de trésorerie annuel, vous pouvez procéder à l’inverse : proposer à vos clients qui retournent des articles des avoirs plutôt que des remboursements, quitte à offrir un petit bonus.

C’est la stratégie employée par la SNCF : pour indemniser les retards, elle propose un remboursement partiel du billet selon le temps de retard, mais aussi un bon voyage utilisable sur un futur trajet, ce dernier ayant un montant plus élevé.

Utilisez au mieux votre trésorerie excédentaire

Vous êtes dans une période faste et votre budget de trésorerie ne prévoit aucun décaissement important dans les mois ou années à venir ?

Félicitations !

Selon l’horizon temporel de cette disponibilité et les enjeux de l’entreprise, vous allez pouvoir placer cette trésorerie, ou la restituer aux actionnaires sous forme de remboursement de compte courant, de réduction de capital ou de dividende.

Si vous placez la trésorerie, plusieurs instruments s’offrent à vous. Les plus sécurisés sont les comptes sur livret et les comptes à terme. Vous pouvez aussi opter pour un compte-titres pour personnes morales en gestion pilotée, qui présente un risque de perte en capital, mais au potentiel de rendement supérieur. Le risque doit bien entendu être calibré sur votre horizon de gestion et votre tolérance à la volatilité.

Mais cela peut aussi être l’occasion de réaliser des investissements dans la croissance, de façon opportuniste, non prévus dans le budget. Dans tous les cas, ne vous précipitez pas !

Les périodes fastes sont certes grisantes, mais aussi celles où l’on fait le plus d’erreurs d’allocation du capital.

Trouvez les financements les mieux adaptés

À l’opposé, en cas de besoin de trésorerie, vous devez savoir mobiliser les sources les plus souples et les moins coûteuses. Selon le besoin et l’horizon de remboursement, vous pourrez opter pour les financements bancaires (du simple découvert bancaire à la dette long terme, en passant par les lignes de crédit, les banquiers ont une large palette de financements à vous proposer). Vous pourrez aussi mobiliser vos actionnaires, via le compte courant d’associés ou, plus radicalement, l’augmentation de capital.

Enfin, vos fournisseurs peuvent aussi vous financer, via l’escompte ou le crédit-bail.

L’important est de trouver le point d’équilibre entre coût et disponibilité.

Mettez votre expert-comptable dans le coup

Gérer sa trésorerie est un métier. Profitez des services de votre expert-comptable pour avoir une vision prospective de vos finances. Votre expert-comptable saura vous donner les meilleurs conseils pour optimiser, placer et emprunter.

Loin d’être une simple obligation réglementaire, la gestion financière est aussi un outil au service de votre développement !

Quelques conseils supplémentaires pour bien gérer votre trésorerie

  • Une hausse d’activité peut entraîner une baisse – temporaire – de trésorerie ! Attention : si vous signez un gros contrat : assurez-vous d’avoir les reins solides, ou demandez des acomptes suffisants pour faire face à l’augmentation du BFR
  • Réduire les délais de paiement et les impayés est une bonne pratique, quelle que soit la santé financière de l’entreprise. 
  • Les stocks consomment de la trésorerie. Gérer les stocks efficacement est aussi un moyen de libérer de la trésorerie.

 

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